Abdelkader Messahel vante l’expérience algérienne de déradicalisation

L’Algérie a acquis une expérience dans le domaine de la lutte antiterroriste et est devenue une école en matière de déradicalisation, a déclaré Abdelkader Messahel, ce mercredi 1er mars.

« En 2015, à Washington, nous avons présenté l’expérience algérienne en matière de déradicalisation et de lutte contre la radicalisation. Une approche qui a intéressé beaucoup de partenaires et qui a fait l’objet d’une présentation au niveau de l’ONU », a indiqué le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.

« C’est quoi la déradicalisation ? C’est la lutte contre le phénomène de l’exclusion et l’exclusif », a-t-il expliqué.  L’exclusif signifie, selon lui, le fait que quelqu’un veut imposer son discours aux autres. « Et si vous n’adhérez pas à mon discours, je vous combats. C’est cela l’exclusion. La déradicalisation, ce sont toutes les dispositions prises par le président de la République à travers la loi et la Réconciliation nationale. Et à travers des politiques concrètes comme la réhabilitation de l’islam traditionnel, la dépolitisation de la mosquée. Si vous voulez combattre le discours radical, il faut de la démocratie », a-t-il plaidé, en pointant le rôle de la presse, de l’école et de la société civile.

Pour Messahel, cette politique explique la faible présence des Algériens dans les rangs de Daech ou dans les conflits en Syrie ou ailleurs. « Ils sont quelques dizaines », a-t-il minimisé.

Pour Messahel, « l’islamophobie, le racisme et la xénophobie » sont des facteurs qui favorisent la radicalisation. Pour lui, le discours religieux n’est pas le seul responsable de la radicalisation, comme le soutiennent certains pays occidentaux.

Il a assuré que l’Algérie, qui a retrouvé sa stabilité et ses repères, a vaincu le terrorisme. « Notre armée est vigilante. Nos services de sécurité également. Il y a un travail qui est fait. Quand vous êtes entourés de zones de turbulences, il y a une menace. C’est pourquoi l’Algérie a déployé de grands moyens. L’armée est présente, assure la sécurité aux frontières. Nous déployons, en tant que diplomatie, des efforts pour éloigner cette menace en prenant part à tous les processus de règlement des conflits », a-t-il détaillé, en citant le cas de la Libye et du Mali.

La réouverture des frontières avec le Maroc « n’est pas à l’ordre du jour »

Évoquant les relations avec le Maroc, M. Messahel a indiqué que le voisin de l’Ouest est le plus grand partenaire économique et commercial de l’Algérie dans la région. « Tout ce que nous faisons avec les pays maghrébins et parfois africains n’égalise pas ce que nous faisons avec le Maroc en terme d’échanges commerciaux », a-t-il dit, en affirmant que l’ouverture des frontières terrestres avec le Maroc « n’est pas à l’ordre du jour ».

Messahel a relevé que l’Algérie a une approche sous régionale d’intégration économique. Il a cité l’exemple de la Transaharienne qui permettra « une jonction entre le Sahel et l’Afrique de l’Ouest », contribuera au désenclavement de la région et ouvrira de nouvelles perspectives commerciales. Les travaux de la Transaharienne seront achevés, selon lui, fin 2017, début 2018.

Plaidoyer pour l’application de l’Accord d’Alger sur le Mali

Sur le Mali, Abdelkader Messahel a assuré que l’Algérie veut « booster » l’application de l’Accord d’Alger signé par les parties en conflit. Le 10 février, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, et Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et des États de la Ligue arabe s’étaient déplacés à Bamako dans l’objectif d’encourager toutes les partis à respecter l’Accord de paix de 2015. «  Après la réunion du 10 février, les deux parties ont convenu de créer un mécanisme de dialogue permanent. Dans toutes les situations, le manque de dialogue est toujours source de malentendus. Pour la première fois, les parties se sont rencontré pour mettre sur pied des autorités intérimaires avec un calendrier. C’est un acquis extrêmement important », a jugé Abdelkader Messahel.

Mardi, Hassan Fagaga a été installé à Kidal, président de l’autorité intérimaire à Kidal, au nord Mali. D’autres autorités seront installées à Gao, Tombouctou, Ménaka et Taoudénit courant mars. Selon Messahel, toutes les parties se sont entendu pour le déploiement de patrouilles mixtes. « Le processus est engagé pour que l’État se redéploie au Nord du Mali. Il est important que l’État réapparaisse dans certaines zones. L’absence de l’État dans ces zones permet au terrorisme, au crime organisé et au grand trafic de se développer. Il y a donc un processus qu’il faut encourager et accompagner. Le plus difficile était d’installer l’autorité intérimaire à Kidal », a-t-il expliqué.

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