- Ali Haroun. Ancien membre du HCE «Je l’ai connu pendant mes études à Paris, se rappelle Ali Haroun. J’avais assisté à une de ses conférences et j’avais été très impressionné par son intervention. Il faut dire qu’il était un modèle au sein du Parti du peuple Algérie (PPA), car il a été parmi les premiers intellectuels à accéder au comité central du parti.» Si les deux hommes s’étaient perdu de vue par la suite, ils s’étaient revus à Alger il y a moins d’une année. L’ancien membre du HCE a le souvenir d’un homme déçu, marqué par l’âge, mais également par une grande amertume. «Il avait de l’amertume, raconte Ali Haroun. Il n’a jamais accepté les reproches injustes dont il avait fait l’objet après sa rencontre avec Susini, le représentant de l’OAS et du peu de cas du rôle qu’il a eu lors de la guerre de libération.» Le docteur Mostefaï qui avait, avec l’accord du FLN, rencontré Susini pour empêcher une série d’attentats programmés par l’OAS, avait été désavoué par le FLN. «C’est un reproche injuste qui lui a été fait», juge Ali Haroun qui avance une explication sur les raisons de la volte-face du parti. «Après la rencontre avec Susini, Chawki Mostefaï s’était rendu à Tripoli pour rendre compte de sa rencontre aux dirigeants du FLN. Malheureusement, le 6 juin 1962, le parti avait explosé en deux blocs et aucun ne voulait prendre la responsabilité de reconnaître la mission dont il avait été chargé par le FLN.» Pour l’ancien militant nationaliste, les historiens devraient se pencher sur son rôle durant la guerre de libération «Pour moi, c’est un grand homme et je regrette qu’il nous ait quittés dans l’anonymat et sans la place qui aurait dû être la sienne.» - Rédha Malek. Ancien Premier ministre «C’était un grand patriote et un intellectuel, reconnaît celui qui fut membre de la délégation FLN pendant les Accords d’Evian. Il a été un des acteurs de la lutte pour l’indépendance du pays.» Par contre, pour l’ancien Premier ministre, l’accord signé entre le Dr Chawki Mostefaï, responsable du Wgroupe FLN de l’Exécutif provisoire et l’OAS le 17 juin 1962 marquant la fin de la guerre d’Algérie, était «un peu pompeux, car le docteur Mostefaï n’avait fait que rappeler à Susini les résultats des Accords d’Evian entre l’Algérie et la France.»
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