Un programme nommé provocation et règlement de comptes

Je n’ai jamais vu ni entendu parler, durant toute ma vie, d’un pouvoir qui provoque son peuple et le pousse à la révolte comme c’est le cas chez nous. Le pouvoir algérien le fait tout en étant conscient que le peuple ne lui fait pas confiance, qu’il a échoué dans la gestion des affaires de la Nation et dans la perspective d’avenir, conduisant ainsi le pays à des crises multiformes. Des crises que nous ne pouvons pas surmonter après la chute des prix du pétrole et la baisse des recettes. De ce fait, les Algériens sont contraints d’assumer les échecs d’une caste venue pour se venger, voler et solder des comptes.

Le pouvoir en place, représenté par le frère cadet du Président et les trois individus qui l’entourent, a pu imposer la politique du fait accompli aux Algériens. Et cela en leur brandissant le spectre du Printemps arabe et les mauvais souvenirs des années 1990. Ensuite, il a eu recours à la répression de l’opposition et de la presse tout en provoquant le peuple par les mesures prises pour affronter les crises auxquelles il fait face.

Le contenu du projet de la révision constitutionnelle constitue la plus grande provocation contre le peuple, des politiques et des hommes de la loi en raison des contradictions contenues dans certains de ses articles. Il constitue aussi une provocation pour les émigrés et les binationaux, considérés par ce projet comme des citoyens de seconde zone. Cela sans oublier le mépris envers les Algériens exprimé à travers le retour à la limitation des mandats présidentiels, ouverte en 2008 par le Président en vue de rester au pouvoir et continuer à exclure ses opposants, engendrant ainsi une société pleine de rancune et de haine.

Ce même pouvoir n’a pas hésité à défier les Algériens par une Loi de finances taillée sur mesures pour les hommes d’affaires et les investisseurs étrangers. Il a accentué sa provocation en augmentant les prix du carburant, de l’électricité, du gaz et des transports. Il menace aussi de précéder à des augmentations des prix de produits de consommation, de l’eau et d’autres services. Peut-être même imposer une taxe sur l’oxygène que le peuple respire.

La provocation s’affirme quotidiennement à travers les sorties de Amar Saâdani, Amar Ghoul, Abdeslam Bouchouareb et Ali Haddad ainsi que des provocateurs qui les entourent et qui menacent tout le monde : les partis politiques, la presse indépendante et tous les Algériens. Ils alternent en effet menaces et blasphèmes comme l’a fait le patron de l’Union générale des travailleurs Algériens qui n’a pas hésité à jeter l’anathème sur les mères de ceux qui osent s’opposer aux choix économiques et sociaux du pouvoir.

De son coté, Ali Haddad ne rechigne pas à s’impliquer en politique et à parler au nom de l’État. Il est allé même jusqu’à traiter l’opposition de chiens qui aboient et affirmer aux Algériens que le temps où l’on obtient des droits par des manifestations est révolu. De même, a-t-il assuré, pour la fainéantise et les grasses matinées. Cela constitue une plus grande provocation de la part d’un homme d’affaires qui ne fait pas la différence entre ses biens personnels et les biens publics, comme il confond les affaires de l’État avec ses affaires privées.

Les provocations apparaissent dans la politique d’impunité qui caractérise les jugements des affaires de corruption, telles que Khalifa, l’autoroute Est-Ouest et Sonatrach. Des procès dans lesquels seuls les lampistes ont été jugés, alors que les ministres, les directeurs et les hauts responsables ont été extirpés comme un cheveu dans la pate, parce qu’ils sont les hommes du Président et de son entourage. Ces derniers ont volé, dilapidé et transféré des milliards sans qu’ils ne soient convoqués par la justice, ne serait-ce qu’en tant que témoins dans ces scandales survenus durant le règne de Bouteflika.

Les provocateurs n’arrêteront pas de lancer des promesses, comme ils continueront de mentir au peuple en dépit de la triste réalité décrite par ce rapport mondial sur les meilleurs pays au monde. Celui-ci a classé l’Algérie à la dernière position dans les domaines politiques, économiques, sociaux et culturels, alors des milliards ont été dépensés durant 15 ans.

L’autre épisode de la provocation est cette décision de dissoudre le service des renseignements « DRS » et son remplacement par la Direction des affaires sécuritaires qui sera rattachée à la présidence de la République. Il n’y pas si longtemps, ils louaient la mise du DRS sous tutelle de l’état-major, tout en considérant que les succès de l’armée dans la lutte anti-terroriste était le fruit de la restructuration décidée par le Président dernièrement. Mais il parait que la France en a décidé autrement, et l’entourage du Président voudrait affaiblir l’état-major de l’armée avant de se débarrasser du Général Gaid Salah !

La plus grande provocation du peuple algérien est le fait d’avoir convaincu le président Bouteflika de se porter candidat pour un quatrième mandat malgré son handicap, avant sa séquestration et son isolement. L’escroquerie se poursuit à travers cette affirmation qu’il gouverne et décide, malgré le fait que toute la population sait que c’est son frère cadet et ceux qui l’entourent qui gèrent le pays par procuration. Un pays qu’ils mèneront droit vers l’abime car ils n’ont ni projet, ni idée et ni compétence ; leur seul projet consiste à nous tromper pour rester au pouvoir.

derradjih@gmail.com

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