France : si François Fillon résiste, son camp commence à se disloquer

À 53 jours du premier tour de l’élection présidentielle française, François Fillon, le candidat de la droite et du centre, a donc choisi de résister, en dépit de sa convocation par les juges d’instruction le 15 mars, en vue d’une mise en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants.

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Pourtant, le 26 janvier, à la suite des premières révélations du Canard enchaîné, François Fillon avait assuré sur le plateau de 20h de TF1 que le fait d’être mis en examen serait la seule chose qui l’empêcherait d’être candidat à l’Élysée.

Mais en optant pour une stratégie jusqu’au-boutiste, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy est-il en train de conduire sa famille politique droit dans le mur, et dans un avenir proche à l’échec de la droite aux présidentielles ? Si officiellement, le camp reste soudé, les premières défections sont arrivées moins de deux heures après le discours du candidat.

« Je crois au respect de la parole donnée », ses soutiens le lâchent 

Bruno Le Maire, candidat malheureux à la primaire du droite et du centre en novembre 2016, a annoncé démissionner de ses fonctions de conseiller pour les affaires internationales et européennes auprès de François Fillon. « Je crois au respect de la parole donnée, elle est indispensable à la crédibilité de la politique » et constitue « la condition nécessaire pour mener sereinement les efforts de redressement de la France », indique t-il dans un communiqué, relayé sur son compte Twitter.

Dans la foulée, plusieurs élus, soutiens de Bruno Le Maire à la primaire, ont fait savoir qu’ils lâchaient le candidat de la droite. « Je suis très déçu », a confié le député-maire de Reims au micro de LCI cet après-midi.

 L’UDI suspend sa participation à la campagne de Fillon 

L’UDI (Union des démocrates et indépendants), parti centriste qui avait soutenu Alain Juppé à la primaire de droite avant de se ranger derrière le vainqueur, s’est quant à lui réunit mercredi après-midi pour décider de l’opportunité de retirer ou de maintenir son soutien à François Fillon. Le parti a finalement décidé de suspendre sa participation à la campagne du candidat. « Je réunirai la semaine prochaine le Bureau exécutif de l’UDI afin que nous prenions une décision collective » a détaillé, en fin d’après-midi, Jean-Christophe Lagarde, le président du parti.

Yves Jégo, 1er vice-président de l’UDI, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, avait un peu plus tôt dans l’après-midi affiché son soutien à Bruno Le Maire.

Le jusqu’au-boutisme de Fillon, une stratégie dangereuse 

Bref, avec une telle dislocation à quelques semaines du scrutin, une réussite de la droite aux élections paraît de plus en plus incertaine, et ce même si Fillon se maintient à 20% d’intentions de votes. En attendant, François Fillon s’obstine : « Je ne céderai pas. Je ne renoncerai pas. Je ne me retirerai pas », a-t-il scandé ce mercredi midi.

Pendant que sa famille politique se divise ou s’interroge, lui, candidat à la présidentielle s’attaque aux institutions, crie haut et fort que les juges ne respectent  pas le principe d’impartialité, qu’il est la victime d’un complot médiatique.

Mercredi à midi, les mots choisis étaient extrêmement forts. François Fillon a estimé qu’il n’est pas considéré comme un justifiable ordinaire, et que de fait, à travers lui, on assassine l’élection présidentielle. Dans son discours, il affirme qu’il ne veut s’en remettre qu’à un seul jugement, celui des électeurs. C’est donc un appel au peuple qu’il a choisi de passer.

Même s’il ne le dit pas aussi clairement, il sous-entend que le troisième pouvoir ne vaut rien. Que les médias sont tous corrompus. Sauf que cette violence verbale et ce champ lexical mettent en danger une certaine cohésion républicaine. Ces mots sèment le trouble dans l’esprit des électeurs, et mettent en péril leur confiance -pourtant essentielle en démocratie- en la justice ou dans les médias.

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