Le tribunal suisse classe l’affaire

Après avoir obtenu victoire dans trois procès en France, l’ancien ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar, réussit à faire débouter deux plaintes déposées à Genève par d’anciens militants du FISdissous installés en Suisse. La justice helvétique a ordonné, hier, le classement de la procédure, après cinq années d’instruction, pour «faute de preuve». Le général à la retraite Khaled Nezzar vient de gagner le procès intenté contre lui, le 20 octobre 2011 à Genève, par deux anciens militants du FIS dissous, Ahcène Kerkadi et Seddik Dadi, refugiés en Suisse et représentés par l’ONG Track Impunity Always (Trial). Dans un communiqué rendu public hier, Khaled Nezzar déclare : «Les plaignants, actionnés par les mêmes cercles anti-algériens à partir de certaines capitales européennes, avaient été poussés à mener une action de propagande ‘retentissante’, alors que leurs méfaits continuent à discréditer l’islam et à jalonner les soulèvements dans les pays arabes. Ces activistes croyaient pouvoir, ainsi, réussir un coup d’éclat pour rattraper l’échec cuisant qu’ils avaient essuyé devant les juridictions françaises à Paris, quinze ans plus tôt. Le procureur fédéral a, en effet, prononcé une ordonnance conformément à l’article 319 du code de procédure pénale suisse, qui stipule que ‘le ministère public ordonne le classement de la procédure lorsque aucun soupçon justifiant une mise en accusation n’est établi ; lorsque les éléments constitutifs d’une infraction ne sont pas réunis ; lorsque des faits justificatifs empêchent de retenir une infraction contre le prévenu ; lorsqu’il est établi que certaines conditions à l’ouverture de l’action pénale ne peuvent pas être remplies’.» Ainsi, après une instruction qui aura duré cinq longues années, au cours desquelles le tribunal de Berne a entendu de nombreux témoins à décharge, dont l’ancien procureur du tribunal militaire de Blida, le colonel Belgacem Boukhari et le général à la retraite Merzak Maïza, qui ont été auditionnés en 2015, les plaignants ont été «déboutés faute de preuves». Ciblé en tant qu’ancien ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar était accusé par les deux anciens militants du parti dissous d’avoir été à l’origine des actes de torture qu’ils auraient subis en 2003 et en 2008. En homme d’Etat, il a répondu à toutes les convocations de la justice helvétique, et ce, depuis son interpellation le 20 octobre 2011 par la police, à Genève, pour être entendu par le procureur fédéral suisse à la suite des deux plaintes des ressortissants algériens, appuyées par une autre de Trial. Après une longue instruction, les allégations des plaignants vont s’avérer infondées, et le tribunal a décidé hier de «classer l’affaire faute de preuve». C’est la troisième fois que le général Khaled Nezzar obtient une victoire contre ses détracteurs, tous des militants de l’ex-parti dissous et fervents défenseurs du «qui tue qui ?» soutenus par des milieux hostiles à l’Algérie républicaine, celle qui s’est dressée seule contre le terrorisme islamiste. En juillet 2002, le parquet de Paris avait classé «sans suite» la plainte déposée par neuf islamistes installés en France contre l’ancien ministre de la Défense nationale pour «tortures et traitement inhumains et dégradants» en raison de «l’absence d’élément grave ou concordant reposant sur le général Nezzar au regard de cette plainte». Il en est de même pour une autre plainte déposée en 2001 par un ancien du parti dissous, qui avait quitté la prison en 1995 avant de débarquer en France en l’an 2000.  

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