Le dinar ne doit pas être « la seule variable d’ajustement », prévient la Banque d’Algérie

La valeur du dinar a reculé de 20% à 22% en 2015, a expliqué, ce mardi 31 janvier, Djamel Benbelkacem, vice-Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA). En 2016, la baisse se situe « autour de 3% », assure la même source. La cause ? « Les monnaies de nos partenaires ont toutes été dépréciées par rapport au dollar », affirme le vice-Gouverneur sur les ondes de la Radio nationale. En effet, des pays comme la Russie, la Turquie ou la Norvège ont tous connu une baisse de la valeur de leur monnaie, jusqu’à 50% pour le rouble russe, rappelle-t-il.

L’Algérie, dont la monnaie est gérée dans le cadre d’un régime dit de « flottement dirigé », a notamment déprécié le dinar en raison de la baisse des cours du pétrole. Dans un contexte de contre-choc pétrolier et un effondrement des recettes d’hydrocarbures, il a fallu « adapter les ressources aux dépenses », précise-t-il.

« Nous considérons, à la BA, que le dinar a joué son rôle de premier amortisseur. Mais il ne faut que ce soit la seule variable d’ajustement », prévient-il. « Il y a d’autres variables qu’il faut mettre en œuvre pour pouvoir ajuster notre économie (…) comme la consolidation budgétaire par exemple », poursuit la même source.

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Interrogé sur la valeur réelle de la monnaie nationale, Benbelkacem rappelle que le dinar est encore surévalué aux yeux des institutions internationales comme le FMI. Mais « nous raisonnons sur le moyen-terme. L’on veut arriver à une valeur du dinar stable, mais pas de manière conjoncturelle », indique-t-il.

L’inflation n’est pas causée par la dépréciation du dinar

Seulement, cette dépréciation n’a-t-elle pas causé la forte inflation que connait l’Algérie ? « Je ne crois pas que la baisse du dinar en soit à l’origine », affirme le vice-Gouverneur. Les économistes lient habituellement l’inflation à la hausse de la masse monétaire en circulation. « Or, en Algérie, celle-ci n’a augmenté que de 0,13% en 2015, contre 12 à 15% par an lors des années précédentes, donc nous ne pouvons pas incriminer cette hausse de la masse monétaire », insiste-t-il.

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De plus, le panier de la ménagère n’est constitué que de 25% de produits importés [sensibles à la variation du dinar], donc l’impact sur les prix n’est « pas énorme », affirme M. Benbelkacem. L’origine de l’inflation est surtout liée au manque d’organisation de nos marchés, selon lui, pointant vers la régulation des produits frais notamment, mettant indirectement en cause une forme de spéculation sur le marché algérien.

430 milliards de refinancement pour les banques

Par ailleurs, le vice-Gouverneur de la Banque centrale a rappelé la fonte de la surliquidité bancaire. Les banques sont ainsi amenées à se refinancer auprès de la Banque centrale. Ce qui est un retour vers la normale pour un marché financier. Ainsi, malgré la baisse des liquidités, « des mesures ont été prises par la Banque d’Algérie pour pouvoir assurer le refinancement des banques et soutenir l’investissement », assure le vice-Gouverneur.

Ainsi, l’institution monétaire nationale a financé les banques du pays à hauteur de 430 milliards de dinars depuis le dernier trimestre 2016 (octobre). Ces banques ont eu recours au réescompte auprès de la Banque d’Algérie pour se refinancer, à des échéances diverses.

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