Électroménager : les stocks amortissent temporairement la hausse des prix

La loi de Finances 2017 instaure une nouvelle taxation qui se répercute directement sur les prix des produits électroménagers. La TVA passe de 17 à 19%, à laquelle s’ajoute la nouvelle Taxe d’efficacité énergétique (TEE) qui s’étend de 5 à 35%, selon la classe énergétique des appareils et le type de produit. Cette mesure avait d’ailleurs poussé certains fabricants à surclasser leurs appareils.

Entre rumeurs et ignorance

Dans le centre commercial Ardis ou en plein centre de la capitale, les vendeurs sont unanimes : les prix ont bien augmenté. Une hausse à laquelle les consommateurs ne s’attendaient pas toujours. « Je suis venue acheter un grille-pain pour mes enfants, je suis choquée par l’augmentation des prix de l’électroménager. Des augmentations de 1500 à 3000 DA, c’est énorme ! », se plaint une mère de famille. « Je regrette de ne pas avoir acheté pleins de produits avant, je pensais que c’était des rumeurs », ajoute-t-elle.

Pour d’autres acheteurs, la nouvelle tarification des produits électroménagers n’est pas ce qui inquiète le plus : « C’est surtout pour l’alimentation que la hausse est importante », témoigne une dame venue acheter un fer à repasser. « Pour les produits électroménagers, on a encore le choix. On peut toujours prendre le moins cher », ajoute cette dernière.

« Une augmentation de 2% »

Le chef du rayon électroménager du centre commercial confirme pour sa part que les produits sont plus chers. « Tout a augmenté en Algérie. C’est la conséquence de la taxation et de la baisse de la valeur du dinar », explique-t-il. « On a plusieurs stands de marques et parfois on est même moins cher que si vous achetez directement chez elles. Les prix ne baisseront pas mais on fait quelques promotions ».

Dans un magasin d’Alger-Centre qui vend les produits électroménagers aux prix d’usine, les tarifs ont augmenté de 2%, nous dit un vendeur. D’une manière générale, téléviseurs, réfrigérateurs, machine à laver ou autres s’affichent à « 2000 dinars de plus ».

Ce que confirme la vendeuse assignée au stand Condor à Ardis. « Tous les produits Condor ont augmenté d’un maximum de 2000 DA ».  Néanmoins, certains consommateurs affirment que la différence de prix est plus importante que celle indiquée par les professionnels. « J’ai acheté un modèle Smart TV de Condor à environ 41 000 DA en novembre, et là je reviens avec un ami qui veut acheter le même, mais il coûte 43 800 DA », indique Hocine, rencontré à Ardis.

Même constat pour d’autres acheteurs : « En septembre, J’ai acheté un réfrigérateur Condor, maintenant il coûte 2800 DA de plus », nous dit Menab qui explique aussi avoir fait l’acquisition d’un téléviseur Starlight dont le prix a augmenté « de 2000 DA ».

Hausse des prix de la matière première

Abderrahmane Benhamadi, président du Conseil d’Administration de Condor, explique que l’impact de « la taxation est marginal ».  « Ce qui influence le plus nos tarifs, ce sont les prix de la matière première à l’étranger », indique le responsable.

Le groupe algérien n’est pas encore touché par l’ensemble des nouvelles taxes contenues dans la Loi de Finances 2017. En effet, seuls certains appareils, dont les climatiseurs et les réfrigérateurs, sont concernés par la TEE allant de 5 à 35%.

« Il y a une autre catégorie de produits, et c’est là où le bât blesse, pour lesquels il n’y a pas de loi sur l’étiquetage énergétique », déplore ainsi Tahar Bennadji, directeur général de Brandt Algérie. « Cette famille de produits englobe les machines à laver, les lave-vaisselles, une grande partie de l’électroménager dont les téléviseurs. Ces produits-là quelle que soit leur classe énergétique, sont taxés de 25% supplémentaire depuis le 1er janvier 2017 s’ils sont importés. Pour les produits fabriqués localement, la taxe est de 25% à partir du 1er janvier 2018 », détaille le responsable.

L’impact sur les ventes n’est pas encore visible

Au stand Condor d’Ardis, la fréquentation a diminué, affirme la vendeuse sans donner plus de précisions. « Les gens se sont dépêchés d’acheter des produits au mois de décembre, on ne peut pas dire que les ventes ont chuté depuis, mais on reçoit moins d’acheteurs ».

Chez Iris, on a constaté une hausse de la fréquentation similaire à la fin de l’année 2016. « Je pense que ceci est dû à la phobie des consommateurs algériens d’une éventuelle augmentation en rapport avec l’introduction de la nouvelle taxe TEE, alors que pour l’année en cours, la TEE concerne uniquement les produits qui font l’objet de la revente en l’état (produits importés) », explique Imene Sayah, responsable de la communication.

Même son de cloche chez Brandt où il y a eu un rush au niveau des showroom sur les deux dernières semaines, indique Tahar Bennadji, « même nos revendeurs ont acheté massivement en décembre car ils savaient qu’il y aurait une augmentation des taxes », détaille le directeur général.

Pour ce qui est des ventes, il est encore trop tôt pour faire un bilan. Brandt dispose par exemple de produits achetés avant le 31 décembre 2016 et sur lesquels toutes les nouvelles taxes n’ont pas été appliquées. « Pour l’instant, au niveau de nos showrooms, nous n’avons impacté que les 2% de TVA supplémentaires.

Mais dans les jours à venir, on appliquera la hausse des prix. Sur la partie table de cuisson et fours encastrables, que ce soit chez Brandt ou non, il n’y a aucune fabrication locale donc ces produits-là seront surtaxés de 25% », avertit le DG qui note également que la LF 2017 « peut avoir un impact à la fois sur le consommateur, mais aussi sur le marché de l’électroménager en général ».

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