Maroc : marche et indignation après la mort tragique d’un poissonnier

C’est un triste sort qu’a connu un certain Mohcine Fikri, vendeur de poisson à Al Hoceima, une localité de la région du Rif marocain. Cet homme d’une trentaine d’années a été tué, en se faisant broyer par une benne à ordure alors qu’il tentait d’empêcher des agents de la ville de saisir son étal et ses poissons…

Les circonstances du drame restent à établir. Le poissonnier aurait été « forcé par les autorités à se débarrasser de plusieurs caisses d’espadon, une espèce interdite de pêche au Maroc », a dit à l’AFP, Fayçal Assouar représentant local de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH). « La marchandise avait une valeur importante (…) Le vendeur s’est jeté pour sauver ses poissons et a été écrasé dans la machine », selon Fayssal Assouar, en ajoutant que « tout le Rif est choqué ».

Sa mort, intervenue vendredi 28 octobre, a été largement relayée sur Internet. Des vidéos ont notamment circulé sur les réseaux sociaux, montrant les terribles circonstances de sa mort. Sur l’une des images, largement diffusée, l’on voit un bras et la tête de la victime dépasser de la broyeuse de la benne.

Depuis, une vague d’indignation s’est emparée de la localité, tandis que des milliers de personnes ont accompagné la dépouille de Mohcine Fikri lors de son enterrement ce dimanche. Le cortège dépassait 1 kilomètre de long selon les propos d’un témoin rapportés par l’agence AFP. Les marcheurs ont brandi en tête du cortège un drapeau berbère, tandis que des dizaines de taxis et de voitures ont ouvert la marche, où les slogans rendaient hommage au « martyr Mouhcine » et exigeaient « la vérité », selon 20minutes. La marche s’est déroulée dans le calme.

Mais Mohamed VI a tout de suite réagi. Actuellement en visite à Zanzibar en Tanzanie dans le cadre d’une « tournée diplomatique », le roi a dépêché son ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, selon un communiqué du ministère. Il a également ordonné une enquête sur les circonstances du drame, selon le site 360.ma.

La vague de mobilisation fait planer le spectre du « 20 février », un mouvement de contestation né dans le sillage des « Printemps arabes » en 2011. La ville d’Al Hoceima était un des principaux foyers du soulèvement populaire au Maroc, rappelle le quotidien français.

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