Plus de 4 millions de travailleurs n’étaient pas, en septembre 2015, affiliés à la Sécurité sociale, et ce sur un total de 10 millions de personnes qui représentent la population occupée du pays. Ainsi, selon la dernière enquête de l’Office national des statistiques (ONS), rendue publique lundi, 61,5% de la population active est déclarée à la Sécurité sociale, contre 51% pour l’année 2005. Cette augmentation sur une décennie est, certes, importante, mais elle ne reflète toutefois pas les efforts fournis par les pouvoirs publics afin de rendre obligatoire et systématique cette affiliation. Pourtant, deux travailleurs sur trois sont salariés, selon cette enquête. «Le salariat continue à constituer la forme d’emploi dominante et touche en moyenne sept occupés sur dix (69,8%). Cette part est nettement plus importante auprès des femmes, puisqu’elle atteint 78,8%, soit en moyenne huit femmes occupées sur dix», explique l’ONS. Les employeurs et les indépendants représentent quant à eux 28,7% de l’ensemble de la population occupée. D’ailleurs, note l’ONS, «on relève une progression en volume de l’auto- emploi, les employeurs et les indépendants avec un solde de 231 000 par rapport à septembre 2014, de l’emploi salarié, avec une augmentation de 134 000 par rapport à la même période. En revanche, le volume des aides familiaux a connu une baisse de 10 000». Une frange appelée, peut-être, à augmenter, puisque l’enquête affirme que 31,9% des chômeurs se déclaraient, au mois de septembre 2015, à la recherche de moyens pour s’installer à leur compte. Pour ce qui est du secteur d’activité, l’enquête montre que le secteur des services marchands et non marchands absorbe 61,6% de la main-d’œuvre totale, suivi du BTP avec 16,8%, l’industrie avec 13,0% et enfin l’agriculture avec 8,7% de la population active. Et ces chiffres changent selon le milieu de résidence des travailleurs : 67,9% des urbains travaillent dans les commerces et services et seulement 3,4% sont dans l’agriculture, tandis que les ruraux sont 48,1% dans les commerces et services, et 19,8% à travailler dans l’agriculture. Concernant le secteur juridique dans lequel exerce la population active algérienne, force est de constater que les statistiques diffèrent selon le sexe des travailleurs. «La ventilation selon le secteur juridique fait ressortir que l’emploi dans le secteur privé forme 58,0% de l’emploi total, avec un volume de 6 139 000, soit une quasi-stagnation par rapport à septembre 2014. D’importantes disparités sont observées selon le sexe ; l’emploi féminin se concentre essentiellement dans le secteur public, soit 64,1% de l’emploi féminin total», énonce l’ONS. Ainsi, si la majorité de la population active travaille dans le privé mixte, à hauteur de 54,5% en milieu urbain et 65,4% en milieu rural, la tendance s’inverse pour ce qui est de la gent féminine. Elles sont ainsi 65,8% de travailleuses en milieu urbain à exercer dans le secteur public, tandis qu’elles sont 57,9% en milieu rural. Ce qui peut éventuellement être expliqué par les conditions de travail plus avantageuses, notamment en termes d’horaires, fournies par les administrations et entreprises privées ou publiques. D’ailleurs, l’enquête de l’ONS nous apprend que 51,4% de la population active travaille de 40 à 48 heures par semaine, à part quasi égale entre hommes et femmes, tandis qu’ils sont 17,9% à travailler 50 heures et plus par semaine, à raison de 20,6% d’hommes et 5,5% de femmes. La population active, qui est composée de 11 932 000 personnes, dont 59,9% du taux de participation à la force de travail a entre 25 et 34 ans, tandis que 9% ont entre 60 ans et plus. Par ailleurs, 21,2% des Algériens âgés entre 15 et 24 ans ne sont ni dans la force de travail ni scolarisés, taux qui grimpe pour les Algériennes, puisqu’elles sont 32,1%, contre 10,8 % pour les hommes.
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El Watan