Le rapport Doing Business de la Banque Mondiale pour l’année 2016 a classé l’économie algérienne 163e (sur 189) par rapport à la facilité d’y faire les affaires. L’Algérie perd deux places par rapport à l’année 2015, où elle était déjà classée à une peu reluisante 161e place.
Pour le gouvernement algérien, le rapport 2016 fait figure de grosse douche froide. « Nous sommes conscients que le classement Doing Business, même s’il n’est pas une fin en soi, nous aidera à améliorer notre climat des affaires dans les domaines couverts par les indicateurs », déclarait en octobre 2014 le ministre de l’Industrie, Abdesslam Bouchouareb, après la publication du rapport Doing Business 2015, en soulignant que le classement constitue « un élément de l’appréciation de l’image de l’Algérie vis-à-vis des investisseurs qui ne connaissent pas suffisamment le pays ».
Le gouvernement laissait ainsi entendre qu’il comptait effectuer les efforts nécessaires pour améliorer la position de l’Algérie dans le classement de la Banque Mondiale, afin de rendre le pays plus attractif pour les investisseurs. La désillusion n’en est que plus grande et le constat, sans appel. Selon le rapport de la Banque Mondiale, la situation de l’économie algérienne s’est aggravée dans quasiment tous les secteurs. Le plus accablant est le fait qu’il n’y ait dans ce rapport aux critères objectifs aucun point positif, aucune lueur à laquelle peuvent s’accrocher les dirigeants algériens pour entretenir l’illusion que l’Algérie est sur la bonne voie. Même dans le domaine énergétique où l’Algérie est censée montrer ses muscles, notre pays pointe à une misérable 130e place en ce qui concerne le raccordement à l’électricité. Avec sa 163e place, l’Algérie est moins bien classée que des pays comme l’Irak ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Non seulement les discours du gouvernement n’ont pas été suivis d’actions, mais ils ont en plus complètement perdu leur ancrage dans la réalité économique. Les investisseurs n’ont que faire des déclarations de ministres ou du Premier ministre algériens qui ne cessent de clamer que l’Algérie est un pays attractif. Les investisseurs ne s’intéressent qu’aux critères objectifs comme ceux présentés par la Banque Mondiale dans son rapport. Le rapport Doing Business est venu rappeler une réalité amère, celle d’une économie gérée par des incomplets et en proie aux puissants prédateurs qui veulent mettre la main sur les activités rentables. Il ne fallait pas s’attendre à mieux.
Le gouvernement algérien, qui n’a toujours pas réagi depuis la publication du rapport, pourrait même s’estimer chanceux que le Doing Business n’ait pas pris en compte d’autres critères tout aussi importants comme celui des infrastructures de transport et de communication, qui demeurent obsolètes. Ou encore les règles non écrites utilisées par le gouvernement pour discriminer les opérateurs économiques, favoriser les hommes d’affaires proches du pouvoir, bloquer des projets d’investissement, interdire certains secteurs aux nationaux… L’addition aurait pu être encore plus salée.
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