La nouvelle résidence d’État de Club des Pins, symbole des années de gâchis

En 2009 a été achevée la construction de la nouvelle résidence d’État de Clubs des Pins. Elle est située à proximité du grand Centre de conférences toujours en construction, non loin de l’ancienne résidence d’État dans laquelle se bousculent les membres de la caste.

De cette résidence on sait peu de chose. On sait que les 53 villas grand luxe qui composent cette nouvelle résidence ont été bâties sur un domaine pourtant 100 % agricole, et que les propriétaires de ces terrains ont été expropriés de force. On sait aussi que la construction a été confiée à une société chinoise, que les meubles et la décoration ont été assurés par une entreprise de luxe italienne, tandis que les ustensiles en argent ont été importés d’Espagne.

On ne connaît cependant toujours pas le coût de la nouvelle résidence d’État, un secret jalousement gardé au même titre que le coût du nouveau centre de conférences de Club des Pins. Le culte du secret fait partie de la marque de fabrique de Hamid Melzi, patron de la résidence Club des Pins et Moretti et PDG de la Société d’investissement hôtelière (SIH). Des indiscrétions évoquent néanmoins le chiffre d’un milliard de dollars pour la construction du centre de conférences, et il y a fort à parier que les 53 villas ultra-luxueuses ont elles aussi coûté beaucoup d’argent.

Plus grave encore, ces villas sont aujourd’hui inoccupées. Et pour cause. Les projets de la nouvelle résidence d’État et du centre de conférence ont initialement été pensés dans l’idée de permettre à l’Algérie de disposer de structures permettant d’accueillir de grands congrès. Dans cette vision, les leaders mondiaux seraient réunis dans une même zone apte à les accueillir, où ils séjourneraient pendant plusieurs jours, comme ce fut le cas lors de la conférence des non-alignés en 1973 lorsque 57 chefs d’État s’étaient réunis à Alger pendant quatre jours pour débattre du nouvel ordre économique mondial.

Sauf que les choses ont bien évolué dans cet aspect depuis 1973. Dans le monde actuel en 2015, quatre jours représentent une éternité. Les chefs d’État s’attardent rarement plus de quelques heures lors d’une visite à l’étranger. Une visite de deux jours représente un message fort d’amitié. Le sommet du G7, la conférence réunissant les plus grandes puissances mondiales, dure aussi deux jours à peine. Dans ce contexte, le centre de conférences et la nouvelle résidence d’État semblent sortir tout droit d’une vieille mentalité désuète, inadaptée au monde d’aujourd’hui.

Par conséquent, la nouvelle résidence d’État est condamnée à un usage extrêmement ponctuel, voire rare, et est destinée à l’abandon alors que l’Algérie perd progressivement son rayonnement international, du fait de son immobilisme.

Envisager de distribuer ces villas est quant à lui illusoire, même à l’intérieur de la nomenklatura. Avec 53 villas seulement, les querelles intestines inévitables au sein de la caste pour savoir qui aura droit à une villa garantissent virtuellement qu’elles ne seront jamais occupées. En tout état de cause, la nouvelle résidence d’État Club de Pins représente un nouvel exemple malheureux du gâchis de l’argent public durant la période d’opulence, pour un résultat inexistant pour le peuple. C’est toujours la même histoire.

Cet article La nouvelle résidence d’État de Club des Pins, symbole des années de gâchis est apparu en premier sur TSA Algérie.



Admin

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne