Affaire Rebrab-Bouchouareb : les réactions

La polémique entre Issad Rebrab et Abdeslam Bouchouareb sur le blocage des investissements de Cevital et la surfacturation des importations suscite les réactions de la classe politique et des patrons.

Atmane Mazouz, chargé de communication du RCD : « Nous sommes dans un pays où le gouvernement a échoué sur tous les plans. Dans les attaques du ministre envers Rebrab, les Algériens ont saisi toute la différence entre un gouvernement inapte, corrompu et fraudeur face à un opérateur économique qui a fait ses preuves et servi grandement son pays. De nombreux Algériens vivent du fruit d’opérateurs économiques qui ont apporté prospérité et bien-être à de nombreuses familles et différentes régions du pays. Les propos du ministre sont d’une dangereuse irresponsabilité et il est intolérable que l’on s’attaque à des industriels qui ont prouvé leur sens élevé de patriotisme économique. Les Algériens savent faire la différence entre ceux qui produisent et créent des richesses et à ceux qui pillent les potentialités de la Nation et vivent de la rente. Chercher à détruire des opérateurs économiques tels que Cevital, courtisé par de nombreux pays étrangers, est un véritable crime économique ».

Sofiane Djilali, président de Jil Jadid : « Il est absolument anormal qu’un membre du gouvernement s’attaque de front à un industriel sur la base de polémique. S’il y a fraudes ou une action illégale, il faut passer par les organismes officiels, par des procédures pour corriger un éventuel préjudice mais faire une polémique devant des invités étrangers, tenter de salir l’image d’un entrepreneur algérien n’est pas à l’honneur du gouvernement algérien. D’autant plus qu’on sait que ce gouvernement est impliqué de différentes façons dans beaucoup de scandales, et il n’a aucune leçon de morale à donner à quiconque. »

Ramdane Taazibt, député du PT : « Nous n’avons aucun type de relations avec M. Rabrab qu’on a eu à critiquer par le passé par rapport à des questions bien déterminées. Mais ce qui nous intéresse dans cette affaire, c’est la manière d’agir du ministre de l’Industrie. Ce dernier a profité d’une réunion avec son homologue tunisien, et donc une délégation officielle étrangère, pour s’attaquer à un investisseur algérien. Ce qui nous intéresse également, c’est le fait d’utiliser un média public l’ENTV pour diffuser en boucle les déclarations qu’il a faites. Tout le monde a été choqué par cette manière d’agir. Cela étant dit, s’il y a un problème, il y a mille et une manières de le régler notamment la justice. Livrer les choses à la vindicte populaire ne règle pas le problème parce que ça prend l’air d’un règlement de compte. Quant à la surfacturation et les transferts illicites de devises, il faut l’ouvrir. Le gouvernement ne fait rien pour le moment pour arrêter ça, ce qui donne l’impression que tout est permis pour certains et qu’il y a un deux poids, deux mesures ».

Slim Othmani, PDG de NCA Rouiba (jus de fruits) : « Cette polémique n’a pas lieu d’être. Il faut se pencher sur les raisons qui ont amené un chef d’entreprise à parler d’une façon aussi explosive. Il y a une réalité à laquelle il est confronté et qui est devenue insupportable. Je pense qu’il faut essayer de comprendre et essayer d’apporter des solutions pour qu’il puisse réaliser ses projets. Nous sommes confrontés à des ralentissements. Le gouvernement n’arrive pas à admettre qu’il est face à une machine bureaucratique où les délais sont prétendument incompressibles. Malgré la bonne volonté du wali, cela fait plus d’un an qu’on attend nos actes de concession pour un projet de 60 millions d’euros. C’est ce qui est comique ».

Mohamed Douibi, président d’Ennahda : « Dans l’absolu, ces comportements sont constatés quand il n’y a plus d’État de droit. Dans ce genre de situation, le citoyen comme l’homme d’affaires peut faire l’objet de mépris. Nous avons entendu les déclarations du ministre de l’Industrie et nous pensons que si le gouvernement était au courant (de ce qu’a été dénoncé par Abdesselam Bouchouareb) et qu’il n’a pas saisi la justice, il s’agit soit de négligence, soit de complicité. La loi doit être appliquée pour tout le monde ».

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