Procès de l’autoroute Est-Ouest : « On n’a jamais versé de commissions à Chani »

Le procès de l’affaire de l’autoroute est-ouest s’est poursuivi ce mercredi avec l’audition du représentant du groupement chinois Citic-CRCC ayant obtenu la réalisation d’une partie de cette infrastructure.

« Quelle est votre relation avec Chani (homme d’affaires et principal accusé dans ce procès, NDLR) ? », demande d’emblée le juge. « Il n’existe aucune relation entre le groupement Citic-CRCC et Chani », répond le représentant chinois.

Une assistante chinoise du PDG du groupement confirme que Citic-CRCC avait rencontré des « problèmes et des difficultés ». Elle affirme que dans ce genre de situation, le groupement « fait directement un compte rendu au maître d’ouvrage mais aussi à la société mère ».

« En Algérie, je n’ai aucune relation avec eux », dit Chani qui avait souligné auparavant qu’il travaillait avec la société Citic international.

« On n’a jamais versé de commission à Chani »

Le juge rappelle aux représentants du consortium chinois les déclarations de Chani Medjdoub qui avait affirmé avoir été mandaté par la société mère pour tenter de trouver des solutions aux problèmes rencontrés par le groupement en Algérie. « Normalement, ils (les responsables de la société mère, NDLR) doivent vous informer ? », lance le magistrat.  « Je ne suis pas au courant de cela. C’est dans le procès de cette affaire que j’ai pris connaissance de l’intervention supposée de Chani », indique le représentant chinois qui ajoute en réponse à une autre question : « On n’a jamais versé de commissions à Chani ».

Mais le magistrat évoque les traces de virements provenant de Citic. « Je confirme que le groupement n’a jamais fait de versements », répond le représentant de CITIC-CRCC.

Le statut du groupement en Algérie suscite un petit débat dans la salle. Les deux représentants ont tenté d’expliquer que le groupement qui a le statut d’une société de droit algérien n’a rien à voir avec la société mère. Ils ont seulement confirmé que la location de véhicules, de logements, d’ordinateurs et de téléphones était prévue dans la convention.

Mais ceux qui s’attendaient à des révélations avec l’audition des représentants CITIC-CRCC seront certainement déçus. « Ils veulent couper le fil entre la société en Algérie et les deux groupes à Pékin », lâche le juge. Au cours de cette audition,  Mohamed Khelladi, ancien directeur des nouveaux projets à l’Agence nationale des autoroutes (ANA),  intervient : « Chani m’a dit qu’il était envoyé par le DRS et pas CITIC-CRCC ». Lui parle de « 17,4 milliards de dollars de surcoûts ».

Cojaal accablée par Khelladi

Le juge appelle le représentant du consortium japonais Cojaal, en charge de la réalisation de la partie est de l’autoroute. Il lui pose des questions sur la location de logement et de véhicules à la Division des nouveaux projets (DNP). « Figuraient-ils dans la convention signée entre la partie japonaise et la partie algérienne ? »  « Nous avons eu le même doute. Alors nous avons demandé dans quel cadre ? Ils nous disaient par exemple que si on n’a pas de voitures, on ne peut pas venir pour des inspections ».

Le représentant de Cojaal affirme : « Nous avons beaucoup de problèmes avec le maitre d’ouvrage ». Mohamed Khelladi intervient longuement pour accabler le consortium japonais. « Cojaal a mobilisé 13 personnes par kilomètres contre plus de 500 personnes mobilisées par CITIC-CRCC par kilomètre ! », tonne Khelladi qui parle d’un retard de 64 mois dans la réalisation du projet par Cojaal.



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