L’Algérie n’est pas le pays de la liberté

L’Algérie est une très mauvaise élève en matière de liberté d’après l’organisation Freedom House. L’ONG souligne un déclin des droits politiques et civils des citoyens dans le monde, en particulier en Algérie.

Freedom House est une organisation non gouvernementale, américaine, de défense des libertés dans le monde. En 2015 elle publie son 41classement mondial du respect des droits des citoyens. Si on regarde les notes attribuées à l’Algérie, on se rend compte que notre pays est loin d’être la terre des droits de l’Homme pour l’organisation américaine. Elle note chaque pays de 1 à 7 ; 1 étant la meilleure note et 7 la pire. Dans le classement général, l’Algérie obtient un 5,5, concernant les libertés une note de 5 et enfin dans les droits politiques, un très mauvais 6.

Climat politique délétère

Sur quoi s’appuie Freedom House pour tirer un bilan si négatif sur l’Algérie ? Elle estime que depuis la levée de l’état d’urgence, il y a deux ans, les lois algériennes ont échoué à protéger les libertés individuelles des Algériens. Au contraire nous serions soumis à des pressions politiques, selon cette ONG. Pour appuyer son propos, l’organisation rappelle les soupçons de fraude sur de nombreux scrutins, notamment celui de 2009. Mais elle souligne aussi la modification de la Constitution par Abdelaziz Bouteflika en 2008 qui avait levé la limitation de mandats présidentiels. À travers son rapport Freedom House estime que le pouvoir exécutif est très, voire trop élevé. L’électeur algérien aurait un faux pouvoir décisionnel.

Concernant la gouvernance algérienne, Freedom House s’inquiète également de l’implication de hauts responsables dans des scandales de corruption, notamment dans l’énergie et d’autres secteurs.

Liberté d’expression

Côté presse, si le rapport annuel souligne une évolution depuis la décennie noire, il reconnaît que la liberté accordée est assez contrôlée. Rappelant le silence des autorités sur certains sujets, comme ce fut le cas durant l’attaque d’In Amenas ou du blogueur Abdelghani Aloui arrêté et poursuivi pour avoir publié une caricature du Président.

Freedom House s’interroge également sur le fait que l’essentiel de la publicité des médias soit contrôlé par une instance publique à savoir l’Anep. Un moyen d’encourager la censure pour l’organisation. Par ailleurs, elle rappelle que l’Algérie dispose d’une législation particulière permettant de contrôler l’information même sur le web. Avec une loi contre la cybercriminalité datant de 2009 autorisant les autorités algériennes à bloquer n’importe quel site.

Déplacements limités, soupçons de torture

Dans cette étude de cas, Freedom House évoque notamment la dénonciation par des militants politiques de cas de torture menés par les forces de sécurité. Des cas jamais rendus publics et encore moins jugés au tribunal.

Par ailleurs, l’organisation estime que le pays reste inaccessible. Elle souligne la difficulté pour les Algériens d’en sortir, notamment pour les plus jeunes qui doivent avoir effectué leur service militaire. Mais aussi pour les étrangers, qui ont du mal à obtenir leurs visas. À cet effet, elle s’étonne du manque de coopération pour laisser venir des experts des droits humains en Algérie.



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