Batna : une mairie refuse l’inscription d’un nouveau-né sous un prénom berbère

Quelques jours seulement après avoir annoncé l’inscription de 300 prénoms amazighs dans la nomenclature des prénoms algériens, voilà que l’administration fait preuve, encore une fois, et malgré cette instruction du Ministère de l’intérieur, d’une attitude «raciste».

En effet, un père de famille, de la commune d’Arris, dans la wilaya de Batna, s’est vu refuser d’inscrire son fils, nouveau né, sous le prénom berbère de «Gaya». Cela s’est passé le 11 août dernier. «La LADDH a appris avec regret le refus de la marie d’Arris (wilaya de Batna) en date du 11/08/2013 d’inscrire un nouveau-né sous un prénom berbère : « Gaya », lit-on dans une déclaration de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), signée par Maître Kouceila Zerguine, avocat près la Cour d’Alger et membre du conseil national de la LADDH.

Ceci «au moment même où l’article 64 de l’Etat civil Algérien indique clairement que les prénoms des nouveaux-nés doivent être de consonance Algérienne» et «alors que la constitution Algérienne reconnaît expressément dans son préambule l’identité berbère comme une composante fondamentale de l’identité Algérienne à côté de l’arabité et de l’islam». A cet effet, la LADDH «dénonce le diktat et l’arbitraire des officiers de l’Etat civil face à de telles pratiques dont l’objectif caché n’est plus à démontrer».

La Ligue rappelle donc «l’adoption par le gouvernement d’une liste de 300 prénoms amazighs», dont «l’application demeure sans effet». En dernier lieu, la Ligue n’est pas décidée à laisser passer cette affaire puisqu’elle «compte saisir bientôt les trois rapporteurs spéciaux de l’ONU, en l’occurrence Mr Mutuma Ruteere, rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, Mr James Anaya, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des populations autochtones et Mme Farida Shaheed rapporteuse spéciale sur les droits culturels». En somme, même si la réglementation a été changée en incorporant les prénoms amazighs, les réflexes de certains agents de l’administration perdurent. Ceci, devant le silence des plus hautes autorités.

Elyas Nour

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