Le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah s’est exprimé une nouvelle fois ce lundi sur la situation politique, en insistant encore une fois sur le maintien de l’agenda électoral et à l’application régie de l’article 102 de la constitution. À cet effet, il a appelé à l’installation rapide de la commission de surveillance de l’élection présidentielle selon les dispositions de la constitution actuelle, rejetant, par là même, toutes les feuilles de route proposées dernièrement et notamment celle d’El Ibrahimi, Yahia Abdenour et Benyelles, ayant pourtant joui d’une large acceptation.
Il a, par ailleurs, émis le souhait de voir émerger une élite qui sortirait des rangs du Hirak pour jouer le rôle d’interlocuteurs. Dans ce sillage, il a fustigé la solution politique considérant qu’elle constitue un danger pour le pays et ses institutions.
Selon lui, certaines revendications sont déraisonnables, notamment celles qui appellent au départ des symboles du régime. Ainsi, Gaïd Salah. S’oppose à l’une des revendications premières de cette révolution citoyennes : Yatnahaw Ga3.
Voici l’intégralité du texte du discours comme répercuté par le site internet du ministère de la Défense :
«Les résultats réalisés jusque-là dans le domaine de la lutte contre la corruption constituent une des exigences fondamentales des Algériens fidèles, loyaux et jaloux de leur patrie, des résultats qui vont dans la bonne direction, en harmonie avec la fédération des efforts et la convergence des visions entre l’Armée et le peuple. Dans le cadre de cette harmonie, il est préférable que les marches se caractérisent par un niveau raisonnable et suffisant d’organisation et d’encadrement efficace pour faire émerger de vrais représentants qui se distinguent par leur sincérité et intégrité pour transmettre les revendications légitimes de ces marches, en leur évitant toute forme d’anarchie et de tomber dans le piège de l’infiltration par des individus ayant des plans suspects qui utilisent ses manifestations comme un portail pour scander leurs slogans et brandir leurs bannières, et une passerelle pour transmettre certaines revendications irrationnelles, telle que l’exigence du départ collectif de tous les cadres de l’État, sous prétexte qu’ils représentent les symboles du système. Il s’agit d’une revendication non objective et irraisonnable, voire dangereuse et malveillante, qui vise à déposséder les institutions de l’État de ses cadres et les dénigrer. Ces cadres qui ont eu le mérite de servir leur pays à tous les niveaux, avec intégrité et dévouement, et nul n’a le droit de se substituer à la justice en leur proférant des accusations et en réclamant leur départ.
Le but de ces instigateurs et ceux qui gravitent autour d’eux, est de barrer la route à toutes les solutions possibles et de plonger le pays dans une impasse politique préméditée afin d’atteindre leur objectif d’entrainer le pays vers le vide constitutionnel. Dans ce cas, les manifestations populaires deviennent une monture facile pour ces individus afin de promouvoir des idées qui ne servent pas l’Algérie et qui ne se conforment nullement aux revendications populaires scandées. Aussi, il devient impératif de revoir la manière d’organiser ces manifestations et la nécessité de les encadrer par des personnes ayant un esprit nationaliste responsable, qui craignent Allah quand il s’agit de leur peuple, leur patrie et les institutions de leur État, et œuvrent à transmettre les revendications populaires dans le cadre d’un dialogue sérieux et constructif avec les institutions de l’État, prenant en considération les revendications réalisées jusqu’à présent, grâce à l’accompagnement permanent de l’Armée Nationale Populaire, qui s’est engagée à ne pas être partie prenante à ce dialogue escompté».
Monsieur le Général de Corps d’Armée a souligné que la persistance de la crise aura de graves conséquences sur les domaines économique et social du pays, notamment sur les postes de travail et sur le pouvoir d’achat des citoyens :
«Dans ce contexte, nous nous interrogeons sur l’absence flagrante des personnalités nationales, des élites et des compétences nationales face aux évènements et évolutions accélérés que connait notre pays et qui requièrent des propositions constructives à même de rapprocher les points de vue divergents.
En somme, ceux qui veulent maintenir le pays dans l’impasse sont des individus et des entités qui tentent sciemment de nous mener vers le vide constitutionnel avec tous les risques et menaces qu’il peut comporter. L’impasse politique et le vide constitutionnel planifiés de manière délibérée par ces entités est un parcours aux conséquences désastreuses sur les plans économique et social du pays, notamment dans le domaine des investissements et la préservation des postes d’emploi et du pouvoir d’achat des citoyens, voire sur tous les autres plans ayant un lien avec le processus de développement de manière générale. Il parait que certains sont dérangés de voir l’État préserver sa notoriété et que ses institutions continuent à s’acquitter normalement de leurs missions, en dépit de cette crise ».
Monsieur le Général de Corps d’Armée a affirmé que la tenue des élections présidentielles exige l’accélération de la mise en place d’une instance indépendante pour organiser et superviser les élections :
«Dans ce sillage, il y a lieu d’indiquer que la tenue des élections présidentielles mettra un terme à tous ceux qui tentent de faire perdurer cette crise. Il est certain que l’étape principale serait d’accélérer la création et l’installation de l’instance indépendante pour l’organisation et la supervision des élections. Nous attendons, dans ce cadre, l’accélération de la prise des mesures adéquates pour la mise en œuvre de ce mécanisme constitutionnel, considéré comme l’outil juridique idoine pour préserver la voix de l’électeur et donner une crédibilité aux élections.
Aussi, la tenue des élections présidentielles permettra d’éviter de tomber dans le piège du vide constitutionnel et tout ce qui s’en suivra comme dangers et dérapages aux conséquences désastreuses, ce qui exige des enfants dévoués de l’Algérie, jaloux de la notoriété de leur patrie et des intérêts de leur pays et sa place parmi les nations, d’adhérer à cette démarche décisive pour l’avenir du pays».
Monsieur le Général de Corps d’Armée a souligné que la proposition du Commandement de l’Armée Nationale Populaire pour activer l’article 102 de la Constitution a dérangé les têtes de la bande qui ont affiché une parfonde haine quant à tout effort de développement réalisé par nos Forces Armées sur tous les plans :
«En cette occasion, je tiens à indiquer que l’Article 102 de la Constitution que nous avons proposé d’adopter en toute responsabilité, sincérité et dévouement, en date du 26 mars passé à Djanet en 4e Région Militaire, en ce qu’il constitue une solution constitutionnelle appropriée, je dis, cet article a suscité de nombreuses interprétations erronées et tendancieuses de la part des têtes de la bande qui ont créé autour dudit article une agitation afin d’avorter toute démarche présentée par le Commandement de l’Armée Nationale Populaire. Ceux-là même qui ont démontré par ces positions qu’ils sont les ennemis de toute démarche salutaire même si elle est en faveur du pays, car leur parcours professionnel témoigne qu’ils n’ont rien donné à cette Armée, pour la simple raison qu’ils se sont affairé à réaliser leurs intérêts personnels étroits, loin de ce que leur dicte leur devoir national envers l’Armée et la Nation et il semble que leur ressentiment envers l’Armée et son Commandement a atteint un tel degré qu’ils sont véritablement contrariés par toutes ces étapes de développement que notre Armée a franchies sur plus d’un plan. Ce dépit a atteint des limites dangereuses, dont l’objectif clair est d’affaiblir l’Armée et freiner cet effort de développement considérable, ignorant que quiconque se met en travers de l’Armée Nationale Populaire et son Commandement et œuvre à entraver ses efforts, se dresse nécessairement contre l’intérêt de l’Algérie.
Nul doute que les têtes de la discorde, qui ont été démasqués, ainsi que leurs actes criminels et pernicieux néfastes pour l’Algérie, sont aujourd’hui en train de subir la sanction juste et équitable qu’elles méritent par la force de la loi. Ce sera également le sort de tous ceux qui sont impliqués dans le complot contre l’Armée Nationale Populaire et l’Algérie, en commettant des actes criminels. Ceux-là même que les enquêtes persévérantes et approfondies en cours, ne manqueront pas de dévoiler dans l’avenir et seront eux aussi sanctionnés de manière juste et équitable par la force de la loi.
Ainsi, tous ceux qui ont été désignés dans des fonctions supérieures et qui, au lieu de faire en sorte que ces fonctions et postes qu’ils occupent soient une opportunité pour affirmer leur dévouement à leur Armée et à leur patrie, à travers un travail sur le terrain et productif, ils s’évertuent à mettre les avantages de leurs fonctions essentiellement au service de leurs intérêts personnels, croyant à tort que continuer, voire insister, à manigancer des complots et des conspirations leur garantira la réussite dans ce qu’ils commettent. Nous les mettons en garde avec la plus grande rigueur que l’État algérien est fort par ses lois, son peuple et son Armée, qui forment un rempart solide pour protéger cette chère patrie, des complots de ceux qui veulent, sans scrupule aucun, enliser l’Algérie dans des méandres aux conséquences inconnues».
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