«La persistance des basses températures a retardé la commercialisation des produits»

Propos recueillis par Nadir Iddir   Les prix des fruits et légumes restent élevés, alors qu’une baisse avait été annoncée pour la deuxième semaine du mois de Ramadhan. Une explication ? Il y a une explication à cette hausse : la persistance du froid. Les dernières précipitations n’ont rien arrangé : les récoltes ne sont donc pas faites d’une manière régulière. La production, je persiste à le dire, existe mais elle n’est pas suffisamment mûre pour être commercialisée. A cela s’ajoute la difficulté de se rendre régulièrement sur les exploitations. Les prix restent pour cela élevés : aujourd’hui, au marché de gros des Eucalyptus (Alger), la tomate, la laitue, les courgettes, les piments, les poivrons sont proposés entre 70 et 100 DA/kg. Les carottes sont vendues entre 40 et 50 DA. La pomme de terre à 35 DA et le concombre à 40 DA. La situation est la même pour les fruits, avec quelques variations. Les pastèques sont à 45 DA/le kg, le melon à 100 DA. Les dattes ont connu une petite baisse puisque cédées entre 160 à 300 DA/kg. A cause du climat, là aussi, les récoltes ne sont pas disponibles en quantités suffisantes, à l’instar des nèfles, qui seront absentes des étals dans les prochains jours. Et donc, les prévisions faites pour le mois n’ont pas pu se réaliser. L’année dernière, à cette même période, les produits étaient en quantité importante, puisque la pluie s’est arrêtée en janvier-février. Si c’était le cas ce mois-ci, on aurait connu la même tendance des prix, avec la tomate à 20-25 DA/kg et la pomme de terre à 40-45 DA/kg. Même les récoltes sous serre ne sont pas mûres : à Boumati (El Harrach), d’habitude, on remplit entre 120 et 150 caisses, ce mois-ci on atteint difficilement 20 caisses. Certains pointent l’absence d’un réseau de distribution performant. Qu’en pensez-vous ? C’est faux. Il y a suffisamment de marchés de gros (46). C’est le travail qui manque. Puisque les terres agricoles sont entre les mains de personnes qui ne les méritent pas. On nous dit aussi que les mandataires jetteraient les produits pour maintenir la tendance actuelle des prix… Dire que nous jetons la production pour maintenir les prix actuels est inexact. Mais il faut savoir une chose : les produits agricoles sont hautement périssables. Et donc, en cas de mévente ou de surproduction, ce qui n’est pas le cas actuellement, les mandataires sont contraints de se débarrasser de la production, comme la tomate ou autre. Cette situation pose le problème de l’absence d’unités de transformation... Effectivement, les producteurs eux-mêmes posent cette problématique de l’absence d’une industrie de transformation. Toute la production ne trouve pas preneur et donc elle est malheureusement jetée à la décharge. D’où la nécessité de renforcer ces unités et de favoriser l’exportation. Tout le monde y trouvera son compte : aussi bien les producteurs que les marchands et les consommateurs. Il y a aussi la problématique de la marge bénéficiaire qui reste importante si on compare les prix de gros et ceux appliqués par les détaillants… Les marges sont, comme nous le constatons tous, excessives. Mais il est difficile de contrôler tout le cycle. Je n’incrimine personne. Puisque l’on nous dit que les prix, et c’est l’approche même défendue par les autorités, sont libres. La seule règle appliquée est celle de l’offre et de la demande. Les prix connaîtront-ils une baisse dans les prochains jours ? Je le confirme. Il suffit d’une éclaircie pour que la production soit disponible et que les prix chutent de moitié. La production, comme je persiste à le dire, est disponible, mais elle n’est pas commercialisée à cause de la persistance du froid. Dans les prochains jours, on aura tous les produits de saison qui vont nous arriver des régions de Mostaganem et Aïn Defla pour la pomme de terre… La pastèque, récoltée dans le centre du pays, sera vendue à 20 DA, alors qu’elle est actuellement à 80 DA/kg.

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