On achève bien les terres agricoles à Boumerdès

Contrairement aux orientations du gouvernement, la bétonisation des terres agricoles continue dans la wilaya de Boumerdès. Entre 2005-2016, pas moins de 1402 hectares de surfaces agricoles ont été déclassés pour recevoir des projets d’utilité publique, précise un récent rapport de la direction locale des services agricoles. Mêmes les 1000 logements LPA affectés récemment au profit de la wilaya seront finalement implantés dans les communes à vocation agricole. La répartition de ce programme à travers les localités de la région ne répond à aucune logique. La commune d’Ouled Haddaj au nord-est de la Mitidja, où la densité démographique est la plus importante à l’échelle de wilaya, a eu droit au quota le plus conséquent  (140 appartements). Alors que des localités du chef-lieu de daïra, comme Dellys, Naciria, Baghlia en ont été privées bien qu’elles comptent des centaines de demandes de ce type de logement qui ne sont pas encore satisfaites. Les autorités locales ont favorisé les municipalités de l’ouest, connues pour leurs champs agricoles, telles que Larbatache (100), Khemis El Khechna (80) et Hammadi (50), au détriment de celles situées de l’autre côté et qui, elles, n’ont obtenu aucun programme. Plus grave encore, les localités balnéaires de Boumerdès et Corso ont bénéficié de 100 appartements chacune. Les projets seront implantés sur des terres qui devaient servir au développement de cultures maraîchères ou à la réalisation d’infrastructures touristiques. La décision des autorités locales s’inscrit donc aux antipodes des orientations du Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT). Un schéma qui recommande surtout la préservation des terres agricoles à travers l’orientation des programmes d’urbanisation vers les piémonts. Chose qui ne se fait guère dans la wilaya de Boumerdès. Outre le rétrécissement des terres agricoles, le manque de vision de certains responsables locaux ne fera qu’encourager l’exode rural et la littoralisation. Cela surtout lorsque l’on sait que de nombreux habitants des communes «exclues» songent d’ores et déjà au moyen d’établir de fausses résidences pour pouvoir postuler au LPA, une formule qui semble beaucoup intéresser les familles à revenus moyens.

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