«Le FFS n’est pas à vendre»

C’est un bel hommage qu’ont rendu, hier, les militants du Front des forces socialistes (FFS) à feu Hocine Aït Ahmed. Un homme humble, intègre, humain et qui a consacré 70 ans de sa vie à lutter pour la liberté et la démocratie. Des proches d’Aït Ahmed, des cadres du FFS, d’anciens moudjahidine de 1963, des syndicalistes, des représentants des organisations des droits de l’homme, des députés ont pris part à cette rencontre commémorative, organisée par la direction du parti à l’occasion du deuxième anniversaire de la disparition de Hocine Aït Ahmed à la salle Sierra Maestra, située à Sidi M’hamed, à Alger. Cette commémoration, dont le slogan était : «Je préfère être un maire élu par le peuple qu’un Président désigné» porte un cachet politique. Ainsi, dans sa prise de parole, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djilani, a lancé des piques à l’adresse du pouvoir : «J’en profite pour dire au pouvoir que le FFS n’est pas à vendre. Le seul héritier du projet de Hocine Aït Ahmed, ce sont les militants du FFS.» Des propos accueillis par une salve d’applaudissements. L’orateur poursuit ses attaques en fustigeant le pouvoir et ceux qui ont prédit la mort du parti. Selon Hadj Djilani, le régime a échoué dans sa mission de déstabilisation du parti, et n’a pas réussi à affaiblir le FFS ni à ternir son image aux yeux de l’opinion nationale. «En dépit des attaques mensongères contre le fondateur du parti, de ghettoïsation dans son sanctuaire du centre du pays, de division de son électorat en créant et en finançant des formations politiques dites de l’opposition à sa gauche et à sa droite, prônant un discours similaire pour brouiller sa ligne politique, en organisant des dissidences et des formations dites indépendantes alliées du système, le régime a échoué», se réjouit l’orateur qui pense que le FFS avec tous ceux qui se reconnaissent dans sa ligne politique demeure la seule alternative à ce régime. A ce sujet, Hadj Djilani fait part de l’existence de deux lignes politiques, que le peuple aura à départager à l’avenir, soit par les urnes ou alors par la rue, et ce, dans le cas où la fraude continue à violer le choix des citoyens au profit du régime libéral en cours de consolidation. «Les acteurs politiques et de la société devront à l’avenir se déterminer par rapport à ces deux lignes», indique Hadj Djilani qui dénonce ceux qui tiennent un discours à la fois libéral et social. «Ces gens ne devraient tromper personne. Avoir un pied dans le pouvoir et un autre dans l’opposition, c’est de l’opportunisme politique. Les citoyens ne sont plus dupes, il faut choisir son camp», tranche le premier secrétaire du FFS. L’heure pour Hadj Djilani est à l’unification des rangs et à la mobilisation de toutes les énergies au sein du FFS. Et pour joindre l’acte à la parole, le premier responsable du FFS invite les militants marginalisés à réintégrer le parti pour continuer ensemble la lutte, notamment en cette conjoncture difficile. Le conférencier a rendu, dans ce sens, un hommage à tous les militants de la cause amazighe. Il a rappelé que le FFS a déposé un projet de loi en 2014 pour la reconnaissance officielle de la journée de Yennayer. «La consécration de Yennayer comme fête nationale, chômée et payée, est une bataille que nous avons menée, ce n’est pas de la charité», note Hadj Djilani, qui dénonce en outre le caractère injuste de la loi de finances 2018. Une loi qui aggrave la situation sociale des Algériens et qui constitue, selon le FFS, une trahison des idéaux de Novembre à plus d’un titre. Par ailleurs, le premier secrétaire du FFS et tous les intervenants, à leur tête les nouveaux élus, ont convoqué l’histoire pour évoquer le parcours historique de Hocine Aït Ahmed et ses messages qui sont toujours d’actualité. «Il disait 50 ans après la proclamation de l’indépendance nationale, nous voici face aux mêmes absences, absence d’un Etat de droit, de vie politique, de Constitution digne de ce nom, d’institutions légitimes capables de protéger le peuple autant que le pays des abus et d’assurer son droit à vivre dans la liberté et la dignité», ont rappelé les militants du FFS

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