Énergie / Les schistes américains compliquent la réunion Opep-non Opep de Vienne  

La hausse de la production des schistes américains s’est  invitée à la réunion sur la reconduction de l’accord de baisse de la production de pétrole, qui est au menu, ce jeudi à Vienne, de la réunion entre l’Opep et les pays non membres associés à cet accord, dont la Russie.

Très attendue, la réunion Opep-non Opep intervient dans un contexte d’incertitudes liées notamment à la nouvelle vague d’offre  de schistes  provenant des États-Unis, une situation qui préoccupe particulièrement la Russie dont les sociétés pétrolières craignent de perdre des parts de marché alors que la hausse des cours du pétrole profite aussi aux entreprises américaines.

En octobre, la Russie a vu sa production quotidienne de pétrole augmenter à 11,3 millions de barils de brut, dépassant les 10 millions de barils produits par l’Arabie saoudite, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Pour les observateurs, en entrant dans le jeu de l’Opep, la Russie a acquis une position excellente dans la région. Pour l’Opep comme pour la Russie, il s’agit ainsi de faire face à l’insatiable appétit des  producteurs de schiste aux États-Unis.

En effet, alors que l’Opep accentue ses efforts à l’effet d’assurer une stabilité sur le marché, la hausse de la production américaine, qui devrait se poursuivre dans les années à venir, bouscule toujours le marché.

Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les États-Unis vont dominer le marché mondial de pétrole d’ici 2025. Ils représenteront à eux seuls 80% de la croissance de la production mondiale de brut d’ici 2025 grâce à l’essor de la production de pétrole de schiste.

À la recherche de la bonne décision

Selon l’agence Bloomberg, l’Opep a fait récemment appel à des analystes pétroliers pour discuter des répercussions de la baisse qu’elle a consentie sur une éventuelle montée en puissance de l’offre non conventionnelle américaine.

Mais ces experts ont exprimé des avis divergents sur l’ampleur de l’approvisionnement concurrentiel américain. Selon leurs estimations, la croissance du schiste américain pour 2018 devrait osciller entre 500.000 barils par jour et 1,7 mbj, ce qui complique les prévisions de l’Opep.

La durée de prolongation de l’accord dépendra en partie des estimations de l’évolution de la production américaine et d’autres bruts concurrentiels.

C’est pour cette raison  que le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis, Suheil al-Mazrouei, a indiqué mercredi que l’Opep et ses partenaires cherchaient encore “la bonne décision pour les marchés”.

“Nous avons besoin de nous réunir, je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant”, a-t-il insisté devant des journalistes, soulignant l’importance d’une réunion technique prévue plus tard dans la journée.

Pour rappel, l’Opep et des pays non Opep avaient entériné en fin 2016 un accord prévoyant de réduire la production quotidienne de 1,8 million de barils par jour (mbj) sur une période de six mois à partir du 1er janvier, avec 1,2 mbj pour l’Opep et 600.000 bj pour les producteurs hors-Opep.

Les 11 pays producteurs de pétrole non Opep concernés par cet accord sont l’Azerbaïdjan, Brunei, Bahreïn, la Guinée équatoriale, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman, la Russie, le Soudan et Sud Soudan.

Mais pour réduire les stocks de pétrole à leur niveau moyen des cinq dernières années et souligner la détermination des producteurs à assurer la  stabilité du marché, les deux parties avaient décidé en mai dernier de prolonger de neuf mois l’accord de réduction de la production en vigueur depuis janvier 2017.

Yazid Taleb

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