Investissements/ Ouyahia remet la gestion bureaucratique au centre du jeu

Au moment où des étrangers, à l’instar de firmes américaines, font part de leur volonté d’investir en Algérie, le gouvernement serre les vis et soumet tous les projets à la toute puissance de la bureaucratie.

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, compte bien défaire ce qui a été fait par ses prédécesseurs depuis 2014. Cette entreprise de déconstruction touche, entre autres, le domaine des investissements directs étrangers (IDE) soumis depuis peu, à une réglementation des plus contraignantes.

Dorénavant, les compagnies désirant investir en Algérie devront demander une autorisation du Conseil national d’investissement (CNI) et ce, quel que soit le montant de l’investissement.  La décision a été rendue effective dans une note datée du 29 octobre en cours, adressée par le Directeur général de l’Agence nationale de l’investissement (ANDI), Abdelkrim Mansouri, instruisant les directeurs des guichets uniques décentralisés et le directeur des études chargé des IDE et des conventions de l’ANDI de «soumettre à l’examen préalable du CNI, tout projet d’investissement impliquant un partenaire étranger quel que soit son montant».

En clair, le gouvernement Ouyahia a décidé de défaire le peu qui a été fait jusqu’ici pour inciter les investisseurs étrangers à s’implanter en Algérie à travers des mesures de facilitation. Le code des investissements de 2016 a de ce fait été rendu caduc dans une tentative de rendre à l’administration toute son omnipotence. Les avantages fiscaux inclus dans les dispositions de ce code tels que la franchise de la TVA, l’exonération des droits de douane, la TAP et l’IBS dans le cadre du régime général ne sont plus applicables. Même l’attestation d’enregistrement qui avait fini par remplacer la déclaration d’investissement et le dossier administratif ouvrant droit à ces avantages est devenue irrecevable. Cette décision constitue donc un véritable recul par rapport à l’ouverture de l’économie nationale aux IDE et au discours du Premier ministre lui-même.

En plus d’être contre-productive, cette nouvelle décision marque la contradiction de l’action gouvernementale dans la mesure où ce dernier prône l’ouverture sur les IDE et consacre, en même temps, la mainmise de l’administration sur les leviers de l’économie.

Pas plus tard qu’avant-hier, le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, tentait de convaincre l’ambassadeur américain John Desrocher de l’opportunité d’investir en Algérie. Dans le communiqué du ministère, on faisait l’éloge du formidable potentiel existant en Algérie. Le ministre a également affirmé que «les secteurs d’activités sont ouverts aux partenaires étrangers», ajoutant que son département serait à l’appui quant aux projets de partenariat proposés par des entreprises américaines dans différents secteurs d’activités, notamment au niveau des différentes branches industrielles.

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il s’agit là, de déclarations fantaisistes compte tenu des modifications apportées au code d’investissement. Une régression que les firmes américaines ne manqueront, d’ailleurs, pas de noter, elles qui consacrent dans son sens plein, le principe du «laissez faire, laissez passer».

M.M.

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