Droits de l’homme : La LADDH tiendra une université «populaire» à Béjaïa

La proposition est née d’une réunion entre plusieurs représentants de la société civile militante. La Ligue de défense des droits de l’homme (LADDH) tiendra le 5 octobre prochain son université d’automne dans la rue qui lui conférera son cachet «populaire». L’action sera celle d’un «collectif citoyen pour les libertés» (CCPL) qui prend sur lui le devoir de réagir à une nouvelle atteinte aux libertés par les autorités. Il s’organise pour une «riposte forte et déterminée pour ébranler la machine répressive du pouvoir», en réédition de celle réussie d’Aokas qui a recouru au même mode de riposte populaire l’été dernier. Réuni mardi au siège de la LADDH, le CCPL appelle «toute la population à participer à une grande action de protestation qui se traduira par un rassemblement populaire devant la wilaya le 5 octobre 2017 à 11h et qui sera couronné par une université populaire à la place Saïd Mekbel l’après-midi, à partir de 14h». Les services de la daïra de Souk El Tenine ont signifié, pour rappel le 20 septembre dernier, leur refus d’autoriser l’organisation de l’université d’été de la LADDH, prévue dans un camp de toile. La réponse du wali, sous couvert du chef de la daïra, n’a pas été justifiée ni argumentée par des textes de loi. La réaction de la LADDH a fait réagir, après coup, les services du cabinet du wali par une «mise au point» adressée, jeudi, à la presse. Les autorités expliquent que leur «position résulte essentiellement du flou qui persiste sur la représentativité de cette ligue LADDH», en avançant que «quatre noms revendiquent la présidence de ladite ligue, qui sont Hocine Zehouane, Noureddine Benissad, Kaddour Houari et Debouz Salah». Ainsi, les autorités prennent pour motif «un conflit interne» pour justifier l’interdiction d’une réunion. La LADDH transportera en tout cas son université dans la rue au moyen d’une action qui a le double objectif de tenir l’opinion publique témoin des atteintes répétées au droit de réunion et d’afficher son indignation face autorités publiques. «Est-il utile de souligner que la date du 5 octobre 1988 est hautement symbolique, représentant un jalon des plus importants de notre combat pour la démocratie ?» s’interroge le Collectif dans sa déclaration-appel, cosignée par treize organisations et comités, dont cinq entités politiques (PST, UDS, FS, RPK et Initiative citoyenne) et un seul syndicat (Snapap). Tout le monde dénonce une «interdiction arbitraire», un «flagrant, déni du droit de réunion» qui «est d’autant plus intolérable qu’il ne doit laisser personne indifférent». Mais d’aucuns déplorent «l’aplaventrisme», habituel pour certains, des grands absents parmi les partis politiques et le reste des organisations de la société. «Cette brutale interdiction exprime très clairement la volonté du pouvoir de réprimer les libertés démocratiques par le verrouillage des espaces d’expression», dénonce le collectif. «En s’attaquant sans relâche, par le biais des chefs de daïra et du wali, aux organisations de la société civile qu’il ne contrôle pas, il (le pouvoir) cherche en réalité à soumettre totalement la population en lui empêchant toute possibilité d’être librement et dignement représentée quand ses droits sont bafoués et ses libertés foulées aux pieds» écrit-il. Par l’action du 5 octobre prochain, on commémorera le 29e anniversaire de la révolte sanglante d’Octobre 1988 par l’éternelle revendication du respect de la citoyenneté des Algériens et de leurs libertés.  

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