Libye : l’Algérie opposée à la multiplication des initiatives

La réunion de Tunis des ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, de l’Égypte et de la Tunisie, qui a eu lieu le 19 février 2017, n’est pas le point de départ pour la recherche « d’une solution politique » en Libye, selon Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et des États de la ligue des États arabes.

« La réunion de concertation de Tunis n’est qu’une étape dans ce que nous faisons. L’Algérie travaille depuis des années pour une solution politique en Libye. Nous travaillons sur le dialogue et la réconciliation comme seule solution. Cela fait des années que nous essayons de rapprocher les points de vue », a-t-il déclaré à la Radio nationale, ce mercredi 1 mars.

« Dans la région, l’Algérie jouit de crédibilité auprès de tous les partenaires libyens. Nous sommes à équidistance entre les différentes parties en conflit. Nous ne nous ingérons jamais dans les affaires des autres. C’est une culture que nous avons. C’est le socle de notre politique étrangère », a-t-il relevé.

Messahel a rappelé que l’Algérie n’a pas d’intérêt particulier en Libye. « Il y a quelques centaines d’Algériens qui vivent dans ce pays. Il n’y a pas une balle algérienne qui entre en Libye. Et, il n’y a pas de conseiller militaire en Libye. Nous assurons de l’aide humanitaire régulière aux populations frontalières qui sont dans le grand besoin »a-t-il indiqué.

Il a annoncé la tenue, fin mars à Alger, d’une nouvelle réunion des pays voisins sur la Libye. « Nous attendons que le secrétaire général de l’ONU désigne un nouveau représentant spécial pour la Libye ou conforte M. Kobler pour que nous puissions nous réunir. La réunion de Tunis nous a permis de confronter nos analyses, de converger nos vues et de se répartir les tâches pour travailler avec les uns et les autres pour les ramener tous autour de la même table de négociation. Nous estimons que la solution en Libye est une affaire des Libyens, que cette solution doit être basée sur le dialogue direct inter libyen. Les Libyens ont les moyens et les compétences pour s’en sortir à condition qu’il n’ait pas d’interférence dans leurs affaires », a soutenu M. Messahel.

Il a souligné que l’Algérie est contre la multiplication des initiatives pour régler la crise libyenne et que le plus important est de fédérer les différentes démarches.

« L’idéal est qu’il ait une initiative libyenne. Il y a déjà un accord politique (accord de Skhirat du 17 décembre 2015) qui, à notre sens, est important et qui est le socle de ce qui est la Libye aujourd’hui. Le Conseil présidentiel et le Haut Conseil d’État sont une émanation de cet accord politique. La prolongation du mandat de la Chambre des représentants est liée à cet accord également. Maintenant, un accord, ce n’est pas le Coran. Il peut faire l’objet de révision. Cela est du ressort exclusif des Libyens. Ils peuvent à n’importe quel moment le corriger, l’amender ou revoir sa structure. Mais, l’accord reste le socle. S’il disparaît, il n’y aura plus de légitimité pour les institutions », a prévenu le ministre, rappelant la position de l’Algérie sur le rejet de toute intervention militaire.

Cet article Libye : l’Algérie opposée à la multiplication des initiatives est apparu en premier sur TSA Algérie.



Admin

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne