De quel « complot » parle Djamel Ould Abbes ?

Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, a déclaré, samedi 18 mars à Sétif lors d’une rencontre avec les candidats aux élections législatives du 4 mai prochain, avoir déjoué « un complot contre l’État algérien ».

« Des gens ont fait des calculs pour 2019. Ils ont essayé de faire pression sur moi ces quatre dernières semaines. Je suis comme un rocher, je n’ai pas bougé. Ils ont voulu m’imposer des noms. Ils voulaient me faire un chantage, me ligoter, pour faire passer des noms. Vous avez vu ce que les journaux ont écrit. J’ai déjoué un complot contre l’État algérien. Je n’ai pas marché et je ne marcherai pas »a-t-il affirmé.

Des explications

Djamel Ould Abbes parlait de la confection des listes des candidats pour les législatives. Mais quel est donc le rapport entre l’élaboration des listes des prétendants au Parlement, qui, au sein du FLN, suscite toujours de vives polémiques, et le complot contre l’État algérien ?

Ould Abbes est premier responsable du parti de la majorité parlementaire. Un parti qui revendique plus de 500.000 militants avec une présence dans les 48 wilayas et à l’étranger. Abdelaziz Bouteflika est le président d’honneur du FLN. Donc, à ce niveau de responsabilité, tout ce qui se dit publiquement sur le plan politique, dans une conjoncture aussi sensible, est à prendre au sérieux.

Le chef du FLN est, par conséquent, tenu d’expliquer qui vise l’État algérien par un complot. Et est-ce que ce complot est fomenté à l’étranger ou en Algérie ? Ould Abbes évoque les élections présidentielles de 2019 et parle de « gens qui font des calculs ». Qui sont ces « gens » ? Des civils ? Des militaires ? Des politiques en exercice ? D’anciens responsables de l’État ? Des militants influents au sein du FLN ? Des éléments des services secrets ?

Il est possible que le premier responsable du FLN soit au courant d’un plan qui se trame dans l’ombre à l’approche des élections présidentielles. Mais pour quel but ? Faire partir le président Bouteflika, absent de la scène politique depuis presque deux mois, avant la fin de son quatrième mandat en avril 2019 ou autre ?

Contrôle du FLN

Le contrôle du FLN, base sociale du pouvoir, a toujours été déterminant avant les grandes échéances politiques ou des manœuvres importantes. C’était déjà le cas après l’élection du général Liamine Zeroual en 1995 et lors de l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999. Le FLN s’était également transformé en un véritable champs de bataille en 2004 entre les partisans d’Abdelaziz Bouteflika et d’Ali Benflis avant l’élection présidentielle.

La bataille pour le contrôle du FLN a pris une autre tournure en 2014, avec la naissance d’un mouvement de redressement qui, depuis, semble avoir perdu beaucoup de sa vigueur. Le passage mouvementé d’Amar Saâdani à la tête du parti a souligné l’importance du FLN dans l’échiquier politique algérien surtout dans la préparation et l’exécution de grandes décisions, comme celle de mettre fin aux fonctions du général de corps d’armée Mohamed Lamine Mediène en tant que directeur du Département de renseignement et de sécurité (DRS), en septembre 2015.

« Je marche avec Bouteflika »

« J’étais condamné à mort par le colonialisme français. J’ai assumé plusieurs postes au sein de l’État. Je ne viens pas à la fin de ma vie trahir mon État et trahir mon Président. Les moujahidine ne cèdent pas et ne trahissent pas », a encore déclaré Djamel Ould Abbes à Sétif. Donc, en plus du « complot », il est question de tentative de « trahison ».

Le responsable du FLN, qui a rappelé son passé de militant depuis 65 ans au sein du parti,  va donc plus loin en suggérant que ceux qui « font des calculs pour 2019 » veulent trahir le chef de l’État en exercice. « Je leur ai fermé les portes. Le chien aboie, la caravane passe », a-t-il appuyé.

« Après les élections, la vérité éclatera. Ils ont fait pression sur moi et ont échoué. Donc, ils ont tenté de m’attaquer autrement et ils ont échoué aussi. Celui qui a quelque chose à montrer, qu’il le fasse. Je n’ai pas cédé. Moi, je marche avec Bouteflika jusqu’au bout, éternellement »a déclaré Djamel Ould Abbes à Ennahar TV.

Fin octobre 2016, Djamel Ould Abbes était parmi les premiers à évoquer publiquement un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika. « Le FLN soutient le président Bouteflika pour briguer un cinquième mandat »a-t-il déclaré suscitant une vague d’interrogations. À Sétif, il n’a pas parlé de cinquième mandat mais il a bien précisé que les législatives sont directement liées à la présidentielle.

« Nous voulons avoir la majorité absolue au Parlement pour pouvoir travailler à l’aise en tant que parti de l’État. Ceux qui aiment le FLN, l’État algérien et Abdelaziz Bouteflika participent avec nous dans la campagne électorale », a souligné Djamel Ould Abbes situant clairement les enjeux de la future consultation électorale.

Reste une question : le FLN réussira-t-il à garder sa majorité à la chambre basse du Parlement ?

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