Le candidat François Fillon plombé par ses affaires de famille

À moins de trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, une affaire d’emplois fictifs supposés fragilise de plus en plus François Fillon, candidat du parti Les Républicains (droite) à la présidentielle française de 2017.

Une semaine après ses premières révélations, le journal Le Canard Enchaîné fournit, ce mercredi 1er février, de nouveaux éléments qui gonflent la facture, et rendent de plus en plus périlleuse la défense de François Fillon, et incertaine sa course à la présidentielle. Ainsi, Penelope Fillon, la très discrète épouse du candidat de droite, aurait perçu un montant total de 831 440 euros brut – au lieu des 500 000 euros avancés dans un premier temps par le journal satirique – dans le cadre de son activité d’assistante parlementaire.

De plus, selon les dernières informations du journal, la période incriminée serait beaucoup plus longue. Penelope Fillon aurait été embauchée une première fois en qualité d’assistante parlementaire entre 1988 et 1990 pour un montant total de 82 750 euros. Puis, entre 1998 et 2007. Et enfin, entre mai 2012 – date à laquelle il quitte son poste de Premier ministre et redevient député de Paris – et novembre 2013, l’épouse de François Fillon est rétribuée 5050 euros bruts par mois.

Aucune trace de l’activité de Penelope Fillon 

Problème, il n’existe aucune trace de ces emplois payés la bagatelle de 831 440 euros bruts pendant cette période. Les contrats de travail, qui permettent pourtant d’attester d’une activité, restent introuvables par les enquêteurs du Parquet national financier (PNF) qui a ouvert une enquête préliminaire le 25 janvier.

De plus, selon les informations du journal Le Parisien, la principale intéressée – pourtant rémunérée en qualité d’assistante parlementaire – ne disposait pas de badge d’accès, ni de messagerie spécifique à l’Assemblée nationale, et encore moins de permanence dans la circonscription de son mari.

Si rien n’interdit d’engager un de ses proches en qualité d’assistant parlementaire, il faut toutefois que l’activité corresponde à un travail réel, ce que les enquêteurs devront déterminer. En France, chaque député dispose d’une enveloppe mensuelle de 9561 euros pour rétribuer ses collaborateurs parlementaires.

84 000 euros pour ses enfants

L’épouse de François Fillon n’est pas la seule dans la famille du candidat à être soupçonnée d’avoir bénéficié des deniers publics pour des activités d’assistant parlementaire. Dans son édition de ce mercredi, le journal satirique révèle aussi que deux des rejetons de François Fillon, Marie et Charles, auraient été rémunérés pour un travail d’assistant parlementaire entre 2005 et 2007, au moment où leur père devient sénateur de la Sarthe.

En octobre 2005, sa fille aînée « qui vient tout juste de terminer ses études de droit », est embauchée comme « assistante de sénateur » et perçoit un salaire de 3773 euros brut mensuels, puis de 3814 euros par mois jusqu’au 31 décembre 2006. À partir du 1er janvier 2007, son fils, toujours étudiant en droit, occupera le même poste pour un salaire plus élevé – 4846 euros brut mensuels –, rapporte Le Canard Enchaîné. Au total, les deux enfants auraient perçu 83 735 euros brut.

Le 26 janvier dernier, le candidat de droite, invité du journal de 20h de TF1, avait évoqué la rémunération de ses enfants arguant la carte de leur qualification. « Lorsque j’étais sénateur, il m’est arrivé de rémunérer pour des missions précises deux de mes enfants qui étaient avocats, en raison de leurs compétences ». Pourtant, contrairement à ce que le candidat à la présidentielle affirmait la semaine dernière, Marie Fillon ne prêtera serment qu’en 2007, et Charles Fillon ne sera assermenté qu’en 2011, soit quatre ans plus tard.

5000 euros bruts mensuels pour « deux ou peut-être trois notes de lecture »

Enfin, cette affaire d’emplois fictifs supposés concernerait également La Revue des Deux Mondes, une publication littéraire fondée en 1829, propriété du milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière et ami de François Fillon. Entre mai 2012 et décembre 2013, Penelope Fillon aurait perçu la coquette somme de 5000 euros bruts mensuels pour son travail littéraire.

Pourtant, Michel Crépu, directeur de la publication à l’époque, a expliqué dans les colonnes du Canard Enchaîné que Penelope Fillon « a bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture», mais « à aucun moment (…) je n’ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire ». Le propriétaire du titre, entendu par la police lundi, a démenti ces allégations.

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