Plusieurs routes coupées en Kabylie

La Kabylie est sous la neige depuis avant-hier soir et la pluie n’arrête pas d’arroser abondement cette région depuis près d’une semaine. Les populations montagnardes sont particulièrement affectées à cause de la persistance du mauvais temps et l’abondance de la neige qui ont, encore une fois, mis à nu le manque de préparation des citoyens et des pouvoirs publics pour affronter la rudesse des éléments climatiques. L’amoncellement de la poudreuse, qui a atteint 50 cm en certains endroits, a causé la coupure de plusieurs axes routiers névralgiques et secondaires. Des villages situés en haute montagne sont carrément coupés du monde et la neige a immobilisé les populations qui y vivent. Dans la commune de Aït Yahia, à Tizi Ouzou, la situation des villageois est difficile. C’est le cas des habitants de Taka, Igouffaf et Isendlen, où les routes n’étaient toujours pas dégagées vers 13h hier, nous indiquent des sources locales. La circulation était toujours difficile hier en fin de journée à Bouzeguène (70 km à l’est de Tizi Ouzou) et à Idjeur, notamment sur la route menant au village Mehagga, à l’orée de la forêt d’Akfadou, culminant à 1400 mètres d’altitude. Les engins de déneigement sont à pied d’œuvre pour rouvrir la voie, mais la chute ininterrompue de la neige rend ces efforts presque vains. C’est aussi le cas, indiquent des sources locales, aux villages Agoussim, Aït Aziz, Mezeguène, Abourghès, Maraghna et Ihemziène, à Illoula Oumalou, commune frontalière avec Béjaïa. Les villages Assouel, Tiguidjewt ou le col de Chellata, eux, étaient toujours coupés du monde hier vers 16h. Le président de l’APC d’Illoula regrette l’absence d’engins des entrepreneurs privés : «Nous sommes seuls et nous y arrivons difficilement.» A Aït Zikki, une commune particulièrement touchée par les chutes de neige, la circulation est difficile à partir de Taourirt Bouar jusqu’au village d’Agouni Filkane et seuls les véhicules tout-terrain se permettent de s’aventurer sur les routes, indique-t-on. A Iferhounène, Ath Bouyoucef et Illilten, les échos qui nous sont parvenus font état de routes coupées. Les habitants de ces localités perchées sur le Djurdjura, habituées aux hivers rigoureux, prennent leur mal en patience et attendent l’éclaircie. A Béjaïa, la Gendarmerie nationale, dans un bilan remis à la presse, a recensé 20 routes coupées par la neige, entre RN, CW, CC et chemin de village et autant d’interventions sur le terrain. Les travaux de déneigement ont pu ouvrir, vers midi, pratiquement toute les routes, à l’exception de la RN26A reliant Akbou à Tizi Ouzou à hauteur de Chellata et la RN106 menant de Béjaïa à Bordj Bou Arréridj via Ighil Ali, mais le maire a mis en garde les automobilistes contre le verglas. La neige qui tombe par intermittence rend difficile l’opération de déneigement, notamment sur la RN 12, à hauteur d’Adekkar, sur les chemins de wilaya et intervillages reliant les régions d’Aït Smaïl, Darguina, Tizi n’Berber, Tagouba à celles limitrophes de la wilaya de Sétif, ou encore sur le CW7 reliant reliant Akbou à Tazmalt via Aït Melikèche. Les automobilistes qui s’aventurent sur ces routes le font à tâtons. Les responsables des APC et de la DTP sont engagés dans un combat difficile contre l’amoncellement de la neige. A Draâ El Gaid, à Sétif, plusieurs villages sont toujours isolés, affirme une source locale, et le manque d’engins pour dégager la neige est déploré. On rapporte, dans cette commune, que des malades ont eu des difficultés à se rendre à l’hôpital. La neige a empêché les élèves d’aller à l’école dans les daïras de Darguina, Kherrata, Barbacha et Adekkar, où les établissements des trois paliers scolaires sont restés fermés hier et avant-hier, apprend-on de la cellule de communication de la direction de l’éducation. Et d’ajouter que les écoles sont partiellement affectées à Chemini, Aokas et Akbou, des communes qui comptent des villages hauts perchés. Par ailleurs, l’inefficacité, voire l’absence de chauffage est déplorée dans certains établissements, à l’instar du technicum d’Iheddaden, à Béjaïa-ville, ou de l’école primaire du village Azagha à Chellata ; les parents d’élèves ont protesté contre cet état de fait. La vague de froid et la coupure des voies de circulation ont, par ailleurs, provoqué une ruée sur le gaz en bonbonne à Béjaïa, la wilaya n’étant raccordée au gaz naturel qu’à 30%. Sur les ondes de la radio locale, un responsable de Naftal a assuré que la société est en mesure de faire face à toute la demande, mais il semble que la neige empêche l’accès des camions de distribution à certaines localités. Même topo dans la wilaya de Bouira. La neige a couvert les régions montagneuses et des flocons ont été aperçus hier au chef-lieu de la wilaya. Les engins de déneigement, dont certains sont mobilisés par des privés, sont déployés et travaillent d’arrache-pied à sortir les villages de leur isolement. Dans un BMS, l’Office national de la météo a annoncé encore de la neige sur les hauteurs entre 600 et 700 mètres d’altitude jusqu’à aujourd’hui à 6h, de la pluie jusqu’à demain et de la grêle dans les wilayas du nord et des Hauts-Plateaux. Des températures avoisinant 0°C et des rafales de vent (20 à 30 km/heure) sont également prévues. Un dernier BMS vient d’annoncer une nouvelle vague de froid à partir de vendredi et des chutes de neige à partir de 500 m dans le nord du pays.  

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