«Boudiaf a été assassiné par ceux qui l’ont ramené»

Qui est à l’origine de l’assassinat du président Mohamed Boudiaf ? La question taraude tous les esprits depuis le mois de juin 1992. Plusieurs acteurs politiques avaient donné leurs propres réponses qui tranchent avec la thèse de «l’acte isolé». Hier, c’était au tour de l’ancien ministre des affaires religieuses et président du Haut conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah de jeter à son un pavé dans cette mare d’où la vérité refuse de jaillir. S’exprimant hier devant les participants au Forum du quotidien arabophone Echaab (quotidien public), il n’a pas hésité, au détour d’une phrase sur la situation de l’école algérienne, à accuser ceux qui ont ramené Mohamed Boudiaf d’être derrière son assassinat. En effet, le sujet du forum ne portait pas sur le parcours d’un des chefs de la Révolution, mais l’ex-ministre a trouvé un contexte pour glisser une phrase qui risque de susciter la polémique dans les prochains jours. En prenant la défense du système de l’école fondamentale, Bouabdallah Ghlamallah laisse entendre que les critiques faites par l’ancien Président «ne venaient pas de lui». «Ce sont ceux qui l’ont ramené qui lui ont fait dire que l’école algérienne est sinistrée. Et quelque temps après, ils l’ont assassiné», déclare-t-il, sans donner davantage de détails sur la question. Cette affaire, rappelons-le, ne cesse de susciter la polémique. La famille de l’ex-chef de l’Etat et particulièrement son fils Nacer ne cessent de réclamer la vérité sur cet assassinat perpétré devant les caméras de la télévision. En faisant sa déclaration, Bouabdallah Ghlamallah poursuit son argumentaire en faveur de l’école fondamentale, dont le système est pointé du doigt comme la cause de la régression générale de la société et de la montée de l’islamisme. «Depuis cette date (assassinat de Boudiaf) l’école est restée sinistrée et n’a jamais retrouvé la bonne voie. Vous êtes journalistes, vous pouvez chercher les gens qui ont obtenu leur bac en 1989 et me dire s’ils ont échoué», lance-t-il. «Le salafisme est bon… pour les saoudiens» Interrogé sur le courant salafiste qui tente d’étendre ses tentacules en Algérie, l’ex-ministre des Affaires religieuses n’y est pas allé par quatre chemins pour affirmer qu’il n’est pas le bienvenu : «Le salafisme est un courant étranger. Culturellement, c’est un courant étranger. Il n’accepte pas l’échange, le débat. C’est un courant issu du hanbalisme qui a été adopté par les Saoudiens. Ils sont libres. Il leur convient, mais il ne nous convient pas.» Les Saoudiens, affirme-t-il, n’acceptent pas l’existence d’un autre courant chez eux. «El Hidjaz connaissait auparavant les quatre rites. Aujourd’hui, il n’en reste qu’un seul, en l’occurrence le hanbalisme. Les Saoudiens n’acceptent pas l’introduction d’autres courants chez eux, c’est leur choix. Mais pour nous, le salafisme ne nous convient pas», ajoute-t-il.

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