Les représentants de l’Algérie au sommet de l’Union africaine (UA) ont « fraîchement » accueilli le roi Mohamed VI lors de son premier discours, ce mardi 31 janvier, signant le retour du Maroc au sein de l’organisation panafricaine.
Les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’UA ont réservé une « standing-ovation » à l’arrivée de M6, accompagné du président guinéen Alpha Condé et l’ex-présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini Zuma. Mais les officiels algériens, dont le ministre des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, sont restés assis, imités par les représentants de la République du Sahara occidental (RASD), selon l’hebdomadaire Jeune Afrique.
À la fin de son élocution, « applaudie par Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires maghrébines et africaines, qui représentait son premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dans cette assemblée », le roi du Maroc a échangé une poignée de main avec les nouveaux commissaires de l’UA. « tout sauf l’Algérien, Smaïl Chergui, tout juste réélu président de la Commission Paix et Sécurité », ajoute le magazine.
Plusieurs chefs d’État absents
Pendant le discours de Mohamed VI, plusieurs présidents et premiers ministres étaient absents, dont de nombreux « poids lourds » africains. C’est le cas de l’Égyptien, Abdelfattah Al Sissi, son homologue Tchadien et précédent président de l’UA, Idriss Deby Itno. Le Sud-africain, Jacob Zuma manquait également à l’appel, tout comme le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. Plus surprenant, l’allier inconditionnel du Maroc, le président sénégalais Macky Sall était lui aussi absent.
Ce ne sera pas suffisant pour gâcher la fête du souverain chérifien : « vous m’avez manqué ! » a-t-il lancé à l’assistance. Pour ce retour « historique » du Maroc, après une séance plénière tendue, le roi marocain n’a pas boudé son plaisir : « qu’il est beau le jour où l’on rentre chez soi », a-t-il déclaré.
Surtout, Mohamed VI ne s’est pas privé de lancer des « piques » à l’Algérie. Au-delà de ses déclarations sur la mort de l’Union du Maghreb arabe (UMA), il a vanté le modèle marocain « construit sans ressources naturelles ». Plus tôt, il a insisté sur le fait que « ce ne sont ni le gaz ni le pétrole qui satisferont les besoins alimentaires de base de l’Afrique. » À demi-mot, il critique le modèle algérien, reposant en grande partie sur les hydrocarbures.
Par ailleurs, il reconnaît le caractère clivant de l’adhésion du Maroc à l’UA : « Nous n’ignorons pas que nous ne faisons pas l’unanimité au sein de cette noble assemblée. Loin de nous, l’idée de susciter un débat stérile ! Nous ne voulons nullement diviser comme certains voudraient l’insinuer », a-t-il déclaré. Récemment, des pays comme l’Algérie, l’Afrique du Sud et d’autres pays pro-sahraouis ont mis en garde contre les velléités marocaines d’exclure la RASD de l’organisation.
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