France : le gouvernement s’enfonce sur la question de l’islam

Le gouvernement français s’enfonce encore un peu plus sur les questions de l’islam, s’attirant de nouvelles critiques. Ce mardi 30 août, c’est le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme qui estime à son tour que les arrêtés anti-burkini contribuent à stigmatiser la population musulmane.

« Les questions d’ordre public doivent être gérées en ciblant ceux qui incitent à la haine ou qui réagissent violemment et non pas en visant des femmes qui veulent simplement se promener sur la plage ou nager dans une tenue dans laquelle elles se sentent à l’aise », explique l’ONU dans un communiqué publié sur son site. « Les codes vestimentaires, tels que les décrets anti-burkini, affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles et sapent leur autonomie en niant leur aptitude à prendre des décisions indépendantes sur leur manière de se vêtir », poursuit le Haut-Commissariat qui salue ainsi la décision prise par le Conseil d’État français vendredi dernier.

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Nouvelles déclarations polémiques de Valls

Ce mardi, la polémique prend une nouvelle ampleur avec les propos du premier ministre français. Lors d’un meeting politique tenu lundi soir, Manuel Valls est revenu sur la liberté de la femme en prenant l’exemple de Marianne, symbole de la République française. « Elle a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple, elle n’est pas voilée parce qu’elle est libre. C’est ça la République », a-t-il lancé en poursuivant sur le « nouveau totalitarisme » qu’est « l’islamisme ».

Cette dernière sortie de Valls a suscité de nombreuses réactions et divisé un peu plus à gauche. Jean-Luc Mélenchon s’insurge ce matin sur la focalisation du débat politique sur les questions religieuses. « Foutez-nous la paix avec vos histoires de religions », a-t-il dit sur BFM TV alors que le député et candidat à la primaire socialiste, Benoit Hamon, juge que le Premier ministre contribue « à diviser le pays, notamment sur l’islam».

D’autres personnalités de la société civile, telle que l’historienne Mathilde Larrere, rappellent que Marianne est une « allégorie de la République » et réfutent le lien entre ce symbole et la liberté des femmes.

Rendre le « salafisme hors-la-loi »

Le Premier ministre socialiste ne se limite pas aux déclarations polémiques. Il veut légiférer sur plusieurs sujets dont le salafisme. La député de droite Nathalie Kosciusko-Morizet veut le rendre illégal. Une proposition qui intéresse grandement le Premier ministre de gauche. Manuel Valls devrait rencontrer la député de droite jeudi 1er septembre pour évoquer la proposition de loi qu’elle souhaite déposer à la rentrée concernant la pénalisation de « la prédication subversive ».

Ce projet de loi viserait l’instauration « d’une peine maximale de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende pour l’auteur d’une prédication subversive » définie par « le prêche, l’enseignement et la propagande, par des paroles ou des écrits publics et réitérés, d’une idéologie qui fait prévaloir l’interprétation d’un texte religieux sur les principes constitutionnels et fondamentaux de la République », rapportait il y a quelques jours la presse française. La fermeture de lieux de culte ou de site internet répondant à ces critères serait également possible.

La fondation pour l’islam, à peine structurée et déjà critiquée

Dans ce contexte, après la journée de consultations organisée lundi par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et la nomination de Jean-Pierre Chevènement pour la présidence de la fondation sur l’islam, les critiques fusent. Elles concernent une nouvelle fois la capacité de l’homme politique de 77 ans à diriger une telle organisation.

De la discrétion demandée aux musulmans à sa connaissance du monde musulman raillée sur Twitter, Jean-Pierre Chevènement accumule les bourdes ces derniers jours. Hier, l’ancien ministre évoquait un chiffre de 1 ,4 million de musulmans en France citant l’INED et l’INSEE. Or, d’après ces instituts et leurs chercheurs, les estimations remontant à 2010, parlent d’une communauté musulmane composée d’un peu plus de 4 millions de personnes.

Ce mardi, c’est un autre membre du conseil d’administration de la fondation qui s’illustre suite à une analyse effectuée dans un ouvrage paru la semaine dernière. Dans son livre, Tahar Ben Jelloun explique le « déchaînement du fondamentalisme islamiste » par « un problème de sexualité non résolu », rapporte l’OBS.

Fraîchement nommé, l’écrivain marocain indique que chez les islamistes « tout tourne autour du corps de la femme ». Il revient également sur la perception de la Charia par les Européens et évoque par ailleurs les attaques à l’encontre des musulmans avec la « haine de l’islam », éprouvée par certains auteurs comme Michel Houellebecq.

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