Intervention des forces spéciales occidentales en Libye : gare à la surenchère

Le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll, a confirmé, ce mercredi matin, la présence des Forces spéciales françaises sur le sol libyen dans le cadre de la lutte contre « les terroristes », principalement l’État islamique. C’est la première fois que la France reconnaît publiquement la présence de ses troupes en Libye, plusieurs mois après la révélation par le journal Le Monde de la présence de forces spéciales américaines, britanniques et françaises dans le pays.

Le Monde expliquait en février dernier que la France opérait à l’est de la Libye dans le cadre d’opérations clandestines menées par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française. Selon le journal, les forces spéciales françaises mènent « des frappes ponctuelles très ciblées, préparées par des actions discrètes, voire secrètes ».

Après le fiasco de l’invasion américaine en Irak de 2003 et celui de l’intervention internationale en Libye en 2011, la nouvelle approche des puissances occidentales dans les zones de conflit, ponctuelle et dans la retenue, semble judicieuse.

Pour les experts, la présence des forces spéciales occidentales aux côtés des forces du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) aura été extrêmement précieuse et a joué un rôle majeur dans le recul de l’État islamique en Libye ces derniers mois. Considérée comme un « point de bascule », l’intervention des forces spéciales a cassé l’avantage stratégique numéro 1 de Daech, à savoir l’opération kamikaze. Munis d’équipements ultramodernes, les armes des forces spéciales ont permis d’empêcher les voitures piégées de Daech de foncer sur l’ennemi, réduisant ainsi drastiquement la force de frappe de l’État islamique.

Si le soutien apporté aux forces locales semble porter ses fruits, il demeure néanmoins crucial pour les puissances occidentales de ne pas céder à toute éventuelle tentation de surenchère militaire et de renforcer leur présence sur le sol libyen. Un déploiement de troupes en Libye condamnerait les pays occidentaux à répéter les erreurs du passé et fragiliserait encore plus une région au bord de l’implosion. Aucune justification ne doit pousser la France ou les États-Unis à recréer le scénario afghan ou irakien, qui ont offert un terreau fertile dans lequel a pu germer Daech.

Plutôt que de céder à toute éventuelle tentation d’invasion, la priorité des puissances occidentales devrait être axée sur l’autre aspect de la lutte contre le terrorisme, à savoir les plans d’aide permettant aux pays à haut risque de sortir du marasme économique si favorable à l’émergence des extrémismes. Le premier et le plus urgent exemple est la Tunisie, en proie à de graves difficultés économiques suite à l’effondrement du secteur touristique, qui ne cesse d’appeler la communauté internationale et surtout la France à l’aider à surmonter les défis « exceptionnels » auquels le pays doit faire face, et qui n’a pour l’instant droit qu’à des promesses sans lendemain.

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