Retraités maghrébins en France/ Les “chibanis” s’insurgent contre la précarité de leur situation

Retraités maghrébins en France/ Les “chibanis” s’insurgent contre la précarité de leur situation

Une centaine de travailleurs maghrébins retraités en France, communément appelés “chibanis” ont dénoncé, lors d’une manifestation, des conditions de vie insoutenables. Ils ont exigé la fin des discriminations qu’ils subissent et réclament des améliorations de leur situation. 

Soutenus pas plusieurs associations, dont Algériens des deux rives et leurs amis (ADDRA), une centaine de ces “chibanis” se sont donnés rendez-vous devant le siège départemental de l’ADOMA (organisme étatique français chargé de la construction de logements pour les travailleurs) à Asnières  (Île-de-France) pour exiger une amélioration de leurs conditions de vie qui, à leur sens, sont devenues insoutenables.

En effet, ils déplorent la situation sociale dont ils se disent être des otages. Vivant dans des chambres de 7 m², pour lesquelles ils versent des loyers de 700 euros, ces « chibanis » se retrouvent coincés, car ils ne leur est pas permis de s’absenter plus de 183 jours par an hors du territoire français.

Les associations qui se sont données pour tâche de les soutenir ont relevé que ceux-ci finissent en général par sombrer dans la dépression à cause de la solitude et des difficultés qu’ils rencontrent dans des lieux de vie qui ne sont plus adaptés à leurs besoins.

L’ADDRA a expliqué dans un communiqué mis en ligne sur son site Internet que  l’Adoma  maintient ces résidents dans une situation de non-droit et de contrôle social privatif de liberté», ajoutant que «leurs contrats d’occupation révèlent l’absence de tout souci du bien-être vis-à-vis des résidents et traduisent la volonté profonde d’Adoma de leur interdire toute vie privée, de contrôler tous leurs gestes et moments de vie, de pratiquer l’arbitraire, d’imposer toujours ses décisions sans concertation, d’intimider les résidents et d’agir en se considérant à la fois comme législateur et juge, et d’entraver la démocratie interne en empêchant les résidents de s’organiser».

Le mouvement associatif solidaire de cette cause a réclamé une refonte complète des contrats et règlements intérieurs, dans le respect des droits individuels élémentaires, l’arrêt de la politique répressive d’Adoma contre des résidents “coupables” d’avoir hébergé un proche, le droit d’accès au logement social comme tout citoyen ainsi que le retrait des antennes relais, au-dessus des foyers, qui nuisent à la santé des résidents.

Massi M.

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