Elle fait partie des plus anciennes marques de boissons d’Algérie. Créée en 1981 sous l’égide de Sogedia, l’ancienne société nationale des corps gras et des boissons, l’entreprise appartient depuis 2012 au groupe privé Mazouz.
La marque dispose de trois sites de production. Le plus connu se trouve à N’Gaous, à l’ouest de la wilaya de Batna. Le site s’étend sur 8,7 hectares. La grande majorité des jus N’Gaous est fabriquée dans cette usine. La deuxième unité, située à Menaa, toujours dans la wilaya de Batna, spécialisée dans la fabrication de la confiture et des triples concentrés. La troisième, implantée à Khemis El Khechna, dans la wilaya de Boumerdès, est tournée vers la fabrication des jus en PET (bouteilles en plastique).
Les trois usines comptent au total 1230 employés (950 à N’Gaous, 130 à Menaa et 150 à Khemis El Khechna), selon Khemissi Ben Messai, directeur général de N’Gaous-conserves.
Des chiffres en forte hausse
Depuis l’ouverture de son capital à l’investissement privé, l’entreprise a vu ses capacités de production augmenter de 12 fois (tous produits confondus) en neuf ans. « Nous sommes passés d’une capacité de production 25 000 tonnes en 2007 à 310 000 tonnes en 2016 », affirme Khemissi Ben Messai.
Outre les capacités de production, le chiffre d’affaires a connu lui aussi une très forte croissance : «Nous avons multiplié notre chiffre d’affaires par plus de dix. Il est passé de 950 millions de dinars en 2007 à 10 milliards de dinars en 2016 », affirme notre interlocuteur.
Les lignes de production sont « passées de 4 à 17 ». En termes de recrutement, l’évolution a été spectaculaire : « Avant, il y avait 420 employés dans nos unités. Aujourd’hui, ils sont 1 230 », détaille le DG de N’Gaous.
Hausse des investissements
Ben Messai explique ces performances par l’investissement qui a été engagé depuis la reprise de l’entreprise. « Plus de 6,5 milliards de dinars d’investissement sur une durée de 5 ans ». « Notre premier pari était d’augmenter nos capacités d’absorption des matières premières (orange et abricots surtout) en terme de quantité. Une mise à niveau de nos capacités de production s’imposait. Alors, nous avons fait le choix d’aller vers un remplacement total des équipements de production », explique-t-il.
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Le management s’est ensuite attelé à l’amélioration de la qualité et la disponibilité des produits. « Avant, la disponibilité de nos produits était restreinte à l’échelle nationale. Nous sommes donc partis à la conquête du consommateur à travers un réseau de distribution direct mis en place en 2010. Dans le même temps, nous avons amélioré nos procédés de production et nous avons augmenté la variété de nos produits selon les exigences du consommateur algérien et son pouvoir d’achat », souligne-t-il.
Prochainement, l’entreprise compte commercialiser une nouvelle gamme de jus « 100% fruits ». « Nous allons mettre en vente bientôt des briques de jus ‘N’Gaous Premium 100% fruits », révèle-t-il.
Diversification
Pour préserver sa position sur le marché et « devenir leader du marché de l’agro-alimentaire » algérien, l’entreprise N’Gaous-conserves mise sur l’extension de ses activités. À ce titre, une nouvelle unité située dans la nouvelle zone d’activité de Guedjal, dans le sud de la wilaya de Sétif, est actuellement en construction. Ce nouveau site, qui s’étend sur une superficie de 18 hectares, sera opérationnel fin 2018 et devra créer 450 emplois directs.
La nouvelle unité de Guedjal sera spécialisée dans la transformation des fruits et des légumes, mais aussi dans la production de lait. Coût total de l’investissement : « 5 milliards de dinars », selon M. Ben Messai. « 80% des lignes de production » de la nouvelle usine seront consacrées « à la transformation de la matière premières agricoles pour une capacité annuelle de 140 000 tonnes », d’après les explications de M. Ben Messai.
« L’activité majeure du complexe de Guedjal sera tournée vers la transformation des fruits et des légumes. Nous procéderons à la transformation des pimentes et des tomates pour la fabrication de la tomate en conserve et de la harissa. De plus, nous allons transformer des abricots, des agrumes, des pêches et des poires pour la fabrication des pulpes et des concentrés destinés pour la fabrication de nos jus et boissons. S’il y a un surplus de production, nous allons le vendre à d’autres fabricants », détaille-t-il.
« Outre ces deux activité, nous aurons une ligne de production de lait avec une capacité annuelle de 40 millions de litre », ajoute-t-il.
Premiers pas dans l’export
Récemment, l’entreprise N’Gaous-conserves s’est lancée vers l’exportation de ses produits. Mais cette présence à l’international reste faible. En 2016, la valeur de ses exportations s’est établie à 118 millions de dinars, selon les chiffres de l’entreprise.
Les pays les plus ciblés sont : la Tunisie (50 millions de DA), les Émirats arabes unis (7,5 millions de dinars), la Libye (1,6 millions de DA), la France (48 millions de DA), et deux pays de l’Afrique subsaharienne, en l’occurrence le Mali et la Côte d’Ivoire (11 millions de DA).
« Nous exportons essentiellement vers des pays voisins ou bien des pays où une forte communauté algérienne est établie comme la France et le Canada. L’année passée, nous avons réussi à exporter nos produits en quantité moyenne en Tunisie par le biais d’un distributeur local. De plus, nous avons tenté une nouvelle expérience en commercialisant nos produits dans deux pays africains qui sont le Mali et la Côte d’Ivoire. Cependant, il reste un long chemin à faire en matière d’exportation car c’est très difficile. Rien que pour exporter nos produits au Mali, nous étions obligés de passer par le port de Dakar pour pouvoir les acheminer vers Bamako », explique M. Ben Messai.
Et s’il y a un marché que le directeur général de N’Gaous-conserves regrette c’est bien le marché libyen. Car selon lui, c’était un marché vers lequel l’entreprise « exportait bien » ses produits. « Avant les événements en Libye, on pouvait envoyer jusqu’à 30 camions semi-remorques en une seule expédition », se désole-t-il.
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