Retour de Khelil, Panama Papers, affaire El Khabar : le clan des « neutres »

Amara Benyounes refuse de s’impliquer dans les polémiques sur les affaires El Khabar, Panama Papers et le retour de Chakib Khelil. « Personnellement, je n’ai pas à intervenir dans ces débats qui se situaient parfois au-dessous des égouts », a déclaré le patron du MPA ce samedi 28 mai lors d’un meeting à Alger.

Amara Benyounes ne dit pas ce qu’il pense de ces affaires. L’ancien ministre déplore toutefois la qualité des débats, mais préfère s’en remettre aux décisions de la justice algérienne, mais encore faut-il que cette dernière soit saisie des deux derniers dossiers. Le chef du MPA ne l’invite pas explicitement à le faire, ce qui dénote de sa volonté de rester « neutre ».

Amara Benyounes n’est pas le seul dans cette situation. Si certaines personnalités politiques se sont empressées de choisir leur camp, d’autres ont opté pour le silence. Un silence tactique vraisemblablement.

C’est le cas de l’ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouche, qui ne traine pas certes la réputation d’un homme politique bavard. Il prend souvent du recul avant de réagir et insiste pour qu’il ne soit pas mêlé dans les polémiques conjoncturelles. Mais il est vrai aussi que Hamrouche nous a habitués ces derniers mois à prendre la parole pour dire haut ce qu’il pense du système politique algérien dans sa globalité.

Selon ses proches, « Hamrouche n’aime pas personnaliser les débats », partant du principe que c’est le système qui doit disparaitre et non pas seulement les personnes.

Mouloud Hamrouche peut-il se réfugier pour autant éternellement derrière cet argument pour justifier son silence sur des questions qui agitent l’opinion publique ? Il est en effet difficile de dissocier  Khelil, le rachat d’El khabar ainsi que le scandale de panama Papers de ce qui se trame dans le système algérien. Et ce n’est pas l’opposition qui le dit.

Le 21 mai à Tébessa, Amara Saâdani a estimé que l’affaire el Khabar n’était pas une affaire commerciale, en accusant le clan Toufik d’avoir racheté le groupe de presse pour se préparer aux présidentielles de 2019.

En ce qui concerne l’affaire Chakib Khelil, le chef de cabinet du président Bouteflika, Ahmed Ouyahia, a « innocenté » l’ancien ministre de l’Énergie, dont le nom est cité dans les scandales Sonatrach.

Les partisans de Bouteflika appuient sciemment ou inconsciemment la thèse de la guerre des clans. Et parfois, Ahmed Ouyahia ou Amara Saâdani alimentent cette guerre qui oppose le cercle présidentiel au clan du général Toufik, l’ancien patron de l’ex-DRS.

Mais des hommes politiques comme Benyounes, Hamrouche et Belkhamdem se tiennent à l’écart. Du moins en apparence. L’ancien secrétaire général du FLN, est actif sur le terrain. Il est depuis quelques semaines en tournée à travers le pays. L’occasion pour lui de garder le contact avec ses fidèles.

Dans les coulisses, Abdelaziz Belkhadem prend le soin de ne pas se positionner sur des questions d’actualité et préfère discuter du parti. Comme Hamrouche, Belkhadem il reste prudent. Est-ce  une volonté de se démarquer de l’un de ses clans ou de tous les clans en même temps ? Ou bien s’agit-il d’attendre la fin des hostilités pour se positionner ?

Ces questions sont valables aussi pour Amara Benyounes. Pourtant, le chef du MPA a toujours affiché publiquement son soutien au président Abdelaziz Bouteflika. La prudence observée par ces hommes politiques signifie que la guerre des clans n’est pas encore terminée.

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