Procès en appel opposant Kamel Daoud à Hamadach : Le verdict attendu le 7 juin

Le procès en appel opposant l’écrivain et journaliste Kamel Daoud au prédicateur salafiste Hamadach s’est tenu aujourd’hui aux environs de midi au tribunal d’Oran.   Le principal accusé, en l’occurrence Abdelfatah Hamadach était présent, au tribunal, accompagné d’une dizaine de ses acolytes, alors que Kamel Daoud s’est fait représenter par son avocat, M Abdelrazak Fodil. Passant à la barre, une fois n’est pas coutume, le prédicateur salafiste a tenu à préciser au magistrat qu’il s’est simplement contenté, par voie des réseaux sociaux, de lancer un appel à l’Etat pour qu’elle applique la charia en condamnant à mort l’écrivain, à qui il lui reproche d’avoir «blasphémé» dans son roman « Meursault, contre-enquête», ce à quoi l’avocat de Daoud a répliqué que Abdelfatah Hamadach a lui-même reconnu n’avoir jamais lu ce roman, et qui plus est, ajoute-t-il, « l’accusé est à la tête d’un parti salafiste non-agrée par l’Etat. On s’est très bien ce genre d’appel au meurtre, à peine voilés, où nous ont-ils conduits durant les années 90. Combien de journalistes, d’artistes et d’intellectuels ont péri à cause justement de ces appels ». Quant à l’avocat de Hamadache, après avoir plaidé l’innocence de son client, a fait une demande préjudicielle en demandant à ce que la cour annonce «l’incompétence territoriale » du tribunal d’Oran  de statuer sur cette affaire du fait que le prévenu  ne réside pas à Oran, mais à Alger. Là encore, l’avocat de Kamel Daoud a réclamé le rejet de cette demande, «parce que l’appel au meurtre a été publié par facebook, et ensuite par une chaîne satellitaire, des canaux accessibles à partir de n’importe où dans le monde. Aussi, le tribunal d’Oran est compétent pour statuer sur cette affaire». La partie civile a donc réclamé le maintient de la peine prononcé le mois de mars, à savoir 6 mois de prison, dont 3 ferme, 50.000DA d’amendes, et le dinar symbolique pour la réparation civile, et le procureur général a requis l’application de la loi. «Nous sommes serein, nous déclare M Abdelrazak Fodil à la sortie de la cour, on attend que justice soit rendue». Le verdict sera connu le mardi 7 juin prochain.        

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