La mise sur pied d’une économie productive, tel a été le projet défendu par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite, hier, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Faisant fi des questions politiques qui fâchent, M. Sellal a tenu un discours prudent, essentiellement centré sur les questions économiques.
Contrairement à ce qui était attendu, le chef de l’exécutif s’est illustré, hier, à Tizi-Ouzou, par un discours apaisé loin des échanges agressifs et menaçants caractérisant la scène politique nationale ces derniers temps.
C’est le nouveau modèle économique, qui tarde à être dévoilé, que le Premier ministre a tenu à défendre. Sans en donner les détails, M. Sellal à fourni ses grandes lignes se résumant en l’ouverture économique sur le monde et la mise en place d’une économie productive affranchie des contraintes administratives susceptibles et ce, afin de mettre fin à la dépendance pathologique de l’Algérie des hydrocarbures. «Il faut développer d’autres secteurs», a-t-il clairement signifié, ajoutant que «l’ère du pétrole est révolue».
Comme de coutume, le discours du Premier ministre a été marqué par des contradictions. C’est un passage obligé pour les responsables algériens actuellement, leurs discours allant à l’encontre des réalités du terrain. Ainsi, après avoir souligné la nécessité de s‘éloigner du modèle rentier, le Premier ministre a déclaré que «toute baisse de la production du pétrole n’est pas envisageable avant 2033».
S’agissant de la crise que traverse le pays, M.Sellal a assuré que l’économie nationale a bien résisté au choc. Pour lui, «l’Algérie peut faire face à la crise économique trois ou quatre ans à condition de limiter les importations à 30 milliards de dollars par an». Le Premier ministre n’a pas dérogé à son sens de l’optimisme. Il a ainsi affirmé que la «situation la plus difficile est celle que nous vivons au cours de cette année 2016 » et qu’ «elle ira en s’améliorant en 2017 et encore mieux, en 2018 ».
Encore une fois, la ligne défendue par le gouvernement semble aller à contre-courant des indicateurs économiques. Le chef de l’exécutif a encore une fois insisté sur le fait que l’État ne s’endettera pas auprès des institutions monétaires internationales et n’aura pas recours à la planche à billets tout en maintenant les transferts sociaux à leur niveau.
M. Sellal a également expliqué que l’Etat va se débarrasser lors de la prochaine tripartite du système socialiste hybride qui a paralysé le pays à toutes les échelles. «Il faut qu’on se débarrasse définitivement du système de gestion socialiste des entreprises pour libérer les initiatives bloquées depuis l’affaire des cadres emprisonnés et lutter contre les lourdeurs bureaucratiques pour atteindre l’objectif de la relance de l’investissement productif et la diversification économique».
Dans le même élan, il a insisté sur le fait que les autorités sont conscientes des difficultés du terrain. A ce propos, il a affirmé que le gouvernement a pour objectif de lever les obstacles liés notamment aux lourdeurs bureaucratiques, mais aussi au manque de foncier et de financement. «Il y a des résistances», a-t-il indiqué, ajoutant que le gouvernement finira par mettre les choses en ordre.
Massi M.
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