C’était il y a trois ans jour pour jour. Le président Bouteflika a été évacué le 27 avril 2013 à l’hôpital du Val-de-Grâce, en France. Depuis cette date, l’Algérie vit au rythme de la maladie de son président et des rumeurs sur son état de santé, voire annonçant parfois son décès. Des rumeurs qui ont repris cette semaine après l’annonce d’une nouvelle hospitalisation à Genève, en Suisse, pour des contrôles médicaux. Une annonce qui intervient quelques jours après la publication d’une photo inquiétante du chef de l’État en compagnie de Manuel Valls, le premier ministre français.
La grave maladie dont il souffre n’a pas empêché Abdelaziz Bouteflika de briguer un quatrième mandat en avril 2014, à la surprise générale. Sans avoir fait de campagne électorale, il a été réélu à la tête du pays.
Pire : malgré son état, le président n’a rien voulu céder de ses nombreux pouvoirs. Dans la nouvelle Constitution, le Premier ministre, doté de quelques nouvelles prérogatives sans grande influence sur le fonctionnement de l’État, garde le statut de simple coordinateur. Résultat, le pays tourne au ralenti.
Le président maintient le statu quo. Au passage, il paralyse les institutions de l’État, habitué depuis 1999 à n’obéir qu’aux ordres.
Les chantiers n’avancent pas. Malgré la crise économique qui frappe le pays, aucun chantier sérieux de réformes n’a été engagé. Le gouvernement dépend du président qui semble très peu disponible hormis lorsqu’il s’agit de recevoir des étrangers. Même la grande réforme politique promise tarde à venir. Aucun texte d’application n’a vu le jour depuis la promulgation de la nouvelle Constitution.
Un seul chantier a connu des avancées et des décisions décisives : la lutte des clans. Le président a dissous le DRS, met à la retraite le général Toufik avant de réhabiliter Chakib Khelil, l’ancien ministre de l’Énergie. Bouteflika a imposé ses hommes dans les postes clés et semble préparer sa succession dans un cercle très fermé. La confrontation publique entre le FLN et e RND laisse penser que la bataille de succession n’est pas encore tranchée.
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