Les dessous d’un dialogue de sourds entre Lamamra et Ayrault

La question Sahraouie constitue « l’un des principaux désaccords entre la politique extérieure de l’Algérie et celle de la France », a lâché publiquement  Ramtane Lamamra, ce mardi 29 mars, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français Jean-Marc Ayrault.

Ayrault botte en touche 

C’est la première fois, au moins depuis de longues années, qu’Alger fait des reproches aussi directs à Paris sur la question du Sahara occidental. Des reproches qui montrent à quel point les Algériens sont agacés et irrités par le dernier soutien de la France au Maroc dans son bras de fer avec l’ONU. Mais pas seulement.

Selon nos sources, ce lundi, à Alger, le ministre français s’est montré évasif sur la question de la Minurso, la mission onusienne au Sahara occidental occupé. Le Maroc a récemment décidé d’expulser l’essentiel de la composante politique de la mission, réduisant la Minurso à un simple organe militaire de surveillance du cessez-le-feu.

Appelé par son homologue algérien à éclaircir la position française sur le rôle de la Minurso, Jean-Marc Ayrault botte en touche, selon nos sources. En effet, lors de la conférence de presse, Ayrault a émis le souhait de voir la Minurso poursuivre sa mission au Sahara occidental.

Mais de quelle Minurso parle-t-il ? Celle amputée de sa composante civile et politique et qui ne ferait qu’observer le cessez-le-feu à l’avantage du Maroc ? Ou celle qui existait avant la décision unilatérale des marocains d’expulser les fonctionnaires onusiens, ce qui obligerait le Maroc à revenir sur ses dernières décisions ? Selon nos sources, le ministre français n’a pas clarifié la position de Paris, malgré la fermeté de Ramtane Lamamra qui s’est montré particulièrement offensif sur cette question.

Mais les Algériens ne sont pas d’illusions. Le Maroc a annoncé que les mesures prises contre la  mission de l’ONU étaient « irrévocables ». On voit mal Paris exiger de Rabat un retour en arrière après l’avoir publiquement soutenu.

Il apparaît clairement, pour les Algériens, que les propos d’Ayrault sur un renouvellement du mandat de la Minurso visent simplement à sauver la face et protéger les intérêts français en Afrique : la France se devait d’y mettre les formes, car la décision marocaine risque d’affecter d’autres missions de maintien de la paix, notamment dans le pré-carré de la France. Pour la Minurso, un retour en arrière paraît très peu probable.

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