La majorité silencieuse et la troisième voie

La majorité silencieuse dont il s’agit en Algérie est constituée de 10 millions de citoyens, ayant plus de 18 ans. Ils n’ont pas voté lors des différentes échéances électorales. Ils n’ont pas adhéré à des partis, à des associations ou des organisations. Ce sont ceux qui ont démissionné de la vie publique et permis aux médiocres et aux prébendiers ainsi qu’à leurs complices de détourner l’État et jouer de ses institutions. Ces démissionnaires ont laissé le champ libre à seulement deux millions de l’ensemble du corps électoral pour sceller le sort de l’Algérie durant les différentes élections.

Cette lettre que je leur adresse n’a pas pour but de les inciter à sortir dans la rue pour protester contre le détournement de la Nation, car cela sera au profit du pouvoir. Ma lettre n’est pas aussi un appel à accepter le fait accompli que veut leur imposer la caste au pouvoir en brandissant le prétendu « État civil ». Elle n’est pas non plus une invitation à l’adhésion à l’action politique ou à la pauvre malheureuse opposition piégée et accusée de traîtrise et de déstabilisation de l’Algérie.

Ma lettre, à toutes les forces silencieuses, n’est pas porteuse non plus de pessimisme et de démoralisation. Au contraire : c’est une invitation à se préparer, dès aujourd’hui, à une participation à l’avènement du changement pacifique et démocratique. Celui-ci devra commencer à partir des prochaines législatives, prévues pour l’année prochaine, en se rendant aux urnes en masse pour élire des députés qu’il faut choisir dans des partis autres que ceux du pouvoir, le FLN et le RND, ainsi que leurs proches, les prébendiers et les professionnels de la brosse qui ont participé au complot contre l’Algérie et les Algériens et qui ont été à l’origine de la régression actuelle.

Les forces silencieuses sont invitées à constituer la troisième voie pour sauver l’Algérie d’un pouvoir corrompu et d’une grande partie d’une opposition complice. Et cela en se dirigeant massivement aux urnes lors de la prochaine présidentielle anticipée afin de couper la route devant le candidat du pouvoir et choisir d’autres concurrents parmi les opposants ; des hommes qui ne sont pas impliqués dans des affaires de corruption et dont les idées n’ont rien à voir avec les mentalités et les pratiques ayant pollué le paysage politique, vicié la morale et démoralisé les gens.

La communauté algérienne à l’étranger est, elle aussi, invitée à tirer les leçons et répondre à l’exclusion consacrée dans la Constitution 2016. Elle doit se préparer à se rendre en force aux urnes lors des prochaines échéances pour voter contre le système corrompu toute en choisissant ses candidats pour les législatives.

Quant aux nouvelles générations qui constituent la majorité des voix, elles sont appelées, plus que d’autres, à s’autodéterminer et à sanctionner démocratiquement tous ceux qui sont responsables de la régression de l’Algérie qui patauge dans le sous-développement.

Cette troisième voie que constitue la majorité silencieuse est l’unique solution en mesure de provoquer le changement pacifique en Algérie et mettre un terme au système corrompu. Un système qui intimide et menace le peuple, en lui demandant de choisir entre le désordre d’un printemps arabe et l’acceptation d’un pouvoir de corrompus, de médiocres et de voleurs. Le choix du changement sera l’unique voie menant vers la deuxième République et la rupture avec celle de Bouteflika, de la mafia de l’argent et de tous les prébendiers qui les soutiennent.

Certains pensent que cette force silencieuse a besoin d’une personnalité propre et honnête pour l’orienter et d’un nouvel encadrement politique. Mais, il est certain que ces forces sont appelées, d’abord, à sortir de leur hibernation et participer à toutes les prochaines échéances pour couper l’herbe sous le pied des partis au pouvoir et ces figures provocatrices et défaillantes.

Les forces silencieuses qui constituent la troisième voie pour sauver l’Algérie n’auront pas besoin d’un homme providentiel, ni d’une nouvelle organisation politique. Elles ne seront pas appelées à voter pour un parti ou une personnalité. Elles auront besoin de se prononcer leur des élections contre les bouteflikistes, le FLN, le RND et tous les partis qui gravitent autour d’eux. Après cette étape, il y aura la constitution d’un pôle démocratique qui se chargera de l’édification d’un Etat de droit et des institutions.

Nous savons que les bouteflikistes résisteront et feront tout pour se maintenir au pouvoir, après avoir noyauté toutes les institutions de l’État et causé cette régression et ce sous-développement dans lequel nous vivons aujourd’hui. Nous savons aussi qu’ils n’accepteront pas de partir et ne respecteront pas les règles du jeu démocratique, quitte à propulser l’Algérie dans l’engrenage d’une nouvelle crise. Mais cela ne doit pas nous pousser à baisser les bras, au désespoir et à accepter le fait accompli. Il ne doit pas nous empêcher de poursuivre notre quête du changement pacifique et démocratique pour leur barrer la route et les obliger, ensuite, à partir et protéger ainsi l’Algérie.

Je n’hésiterai pas à relancer la majorité silencieuse à chaque rendez-vous électoral pour l’appeler à constituer cette  3e voie et lui rappeler la lourde responsabilité de sauver l’Algérie et libérer son peuple..

derradjih@gmail.com

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