Véhicules d’occasion : les prix grimpent, les petites cylindrées ont la cote

Le gel des importations de véhicules a relancé le marché de la voiture d’occasion. Au marché de Tidjelabine, les acheteurs et les revendeurs se bousculent pour trouver la bonne occasion.

Les citadines préférées aux routières

Sur cette aire de négoce où sont stationnées des milliers de véhicules venant de tout le pays, il y en a pour toutes les bourses, mais la tendance d’achat va plutôt vers les petites citadines, plus économiques que les grosses cylindrées. Le prix du carburant, plus cher depuis le 1er janvier, est désormais un argument de vente et un facteur que les automobilistes prennent en compte pour acquérir un véhicule.

Aissa est un revendeur occasionnel de véhicule. Il effectue de petites transactions hebdomadaires en essayant de dégager une marge sur les véhicules qu’il acquiert. Il s’est fait une spécialité. « Je sais d’avance la marge que je peux faire sur un véhicule et c’est pour cela que je choisis toujours le même modèle, en l’occurrence la Hyundai Atos », explique-t-il.

Ce modèle est en effet très prisé et malgré les kilomètres affichés au compteur, il s’écoule facilement. Par exemple un modèle de 2007, affichant 234.000 km au compteur, qu’il a acquis pour 720000 DA. Une affaire, selon Aissa. Il compte la revendre aux alentours de 800.000 DA. Une autre Atos de 2005, mieux préservée, avec un historique de 172.000 km a été vendue à 825 000. Les petites cylindrées ont la cote auprès des algériens qui se tournent également vers d’autres modèles low-cost mais ayant fait leurs preuves comme c’est le cas pour les Accent. Des véhicules de 2008 à 2012 se négocient entre 80000 DA et 1,1 millions DA, malgré le fait que ces dernières soient plutôt gourmandes en carburant.

Les françaises ont aussi la cote

Les marques françaises ont également la cote. Peugeot avec sa 208 et sa 207 en version diesel figure aussi au hit-parade des ventes enregistrées sur ce marché, selon les revendeurs. Les prix sont un peu plus élevés que ceux des coréennes, mais elles demeurent plus ou moins abordables pour les bourses moyennes. La 207 diesel, la plus prisée se négocie aux alentours de 900 000 DA toujours pour un modèle de 2007 avec tout de même 156.000 km au compteur. Une 208 de 2012 elle se marchande autour des 1,05 millions DA. Il est vrai que ces prix ne sont pas une référence car les véhicules sont tous examinés à la loupe par des revendeurs qui semblent faire la loi sur le marché.

Les revendeurs, principaux acheteurs

Comme à chaque marché, ils sont plusieurs dizaines de revendeurs à guetter la moindre occasion qui pourraient leurs rapporter un bénéfice. Ils n’hésitent pas pour cela à s’associer pour convaincre le propriétaire du véhicule de vendre. La moindre retouche de peinture sur l’aile, le pare-choc ou le capot est un argument pour faire baisser le prix du véhicule. Cela étant, même le moteur et la suspension du véhicule sont soumis à des contrôles de la part des revendeurs trouvant là une occasion pour dénigrer le véhicule convoité. Kader, un automobiliste de Chlef, venu vendre sa Chevrolet Optra de 2012 avoue qu’il n’a pas pu tenir devant les arguments des revendeurs : « Au petit matin, ils étaient quatre personnes à me proposer 70 millions, moi à l’origine j’en demandais 90 millions de centimes. Après vérification, ils ont trouvé que le moteur nécessitait une révision, que le capot avait été refait alors que je l’avais acheté l’année dernière sans être au courant des problèmes énumérés. Je n’ai pu en tirer que 80 millions cinq cents », se désole-t-il en avouant qu’il avait besoin de cet argent pour verser la première tranche de son logement AADL.

Les véhicules roulant au gaz décriés

Avec la hausse des tarifs du carburant, on aurait pu croire que les véhicules roulant au gaz seraient bien mieux cotés mais il n’en est rien ! Pour M’hamed, un revendeur de Tidjelabine, les véhicules GPL sont à éviter comme la peste : « Le gaz esquinte la culasse, la durée de vie du moteur se retrouve réduite de moitié, en plus le véhicule n’a plus assez de tirage sur la route lorsque vous devez doubler ou en amorçant une côte. » Des arguments apparemment pris en considération par l’ensemble des acheteurs, car il est vrai qu’en fin de marché, aucun des véhicules roulant au GPL n’avait trouvé acquéreur.

Des véhicules neufs plus chers que chez les concessionnaires

Sur ce marché, il existe également des véhicules neufs, avec « zéro kilomètres au compteur », pour reprendre le jargon des revendeurs. On retrouve ainsi la Polo de Volkswagen, la 208, la Seat Ibiza ou la Seat Toledo dont les sièges sont encore sous emballage plastique. Là encore, les prix pratiqués sur ces véhicules sont plus chers sur le marché qu’auprès des concessionnaires. Un paradoxe pourrait-on croire mais il n’en est rien : « Auprès des concessionnaires les délais de livraison varient entre un mois et six mois pour pouvoir disposer de ce véhicule, ici, nous les proposons avec la carte jaune, c’est-à-dire que l’acheteur peut avoir sa carte grise à son nom sans passer par le notaire qui lui exigera des honoraires », explique M’hamed.

En plus de délais de livraison, le véhicule neuf est très peu disponible chez les concessionnaires en raison du blocage des importations en 2015 et leur gel en 2016. Du coup, les prix flambent sur le marché de l’occasion. En général, il y a une différence de 100.000 DA entre un véhicule provenant du concessionnaire et le même que l’on peut acquérir sur le marché de Tidjelabine. Mais lorsque l’acheteur est pressé d’entrer en possession de son véhicule, 100.000 DA ne semblent pas être un obstacle.

Le bas de gamme tient la dragée haute face aux grosses cylindrées

Le haut de gamme connait aussi quelques acheteurs. Il faut le dire même si ce n’est pas la ruée vers ces véhicules allemands ou anglais à l’exemple de ce Land Rover Evoque de 2014 qui s’est vendu à 4,5 millions de dinars ! Toutefois, force est de constater que les Dacia Logan et les Symbol sont des véhicules plus accessibles et qui sont prisés notamment auprès des chauffeurs de taxis. Leurs cotations varient selon leur état, leur kilométrage et leur âge, entre 800.000 DA et 1.2 millions DA. La seule problématique sur ce marché demeure l’authenticité des papiers, un frein semble-t-il pour de nombreux acheteurs méfiants.

Les sites en ligne pour acheter en confiance

À propos de l’identification du véhicule et de ses papiers, les acheteurs potentiels affirment que les sites électroniques de ventes de véhicule sont plus fiables : « Généralement ce sont des fonctionnaires qui n’ont pas le temps de se rendre au marché pour vendre leurs véhicules et ce sont des automobiles ‘’ clean’’ », affirme un jeune, venu inspecter le marché pour faire une comparaison entre les prix. De son avis, le marché de Tidjelabine est plus attractif avec des tarifs de véhicules légèrement moins chers par rapport aux sites électroniques : « Ici les gens vendent leurs véhicules en acceptant des petits sacrifices, car l’entrée au marché est soumise à un paiement, ce qui n’est pas le cas sur le site d’Oued Kniss où les vendeurs ont tout leur temps pour vendre leurs biens et acceptent rarement de négocier. »

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