Révision de la Constituions : entre le rejet timide de l’opposition et la démobilisation des partis du pouvoir  

Absence de mobilisation politique et désintérêt total de la population : la révision de la Constitution, présentée comme un chantier majeur des « réformes » de Bouteflika, est en train de devenir un événement banal.

Le président Bouteflika nous a habitués depuis son premier mandat à actionner sa machine de propagande pour appuyer ses décisions. À chaque fois, il s’était appuyé sur la puissante force de mobilisation du FLN présent à travers le territoire national, soit directement, soit via des associations qu’il contrôle. Il faisait aussi appel aux services du RND, du MPA et de TAJ ainsi que toutes les formations satellitaires, dans le but d’imposer un semblant de consensus autour de ses décisions.

Pour la nouvelle Constitution, le pouvoir ne fait même pas semblant de convaincre la société. Il ne se montre pas préoccupé par ce simulacre de consensus que ses partisans tentent de vendre sans grande conviction. Pire : en optant pour le Parlement pour l’adoption du document, il a décidé de fermer même la voie des débats.

Que font les partisans de Bouteflika pour convaincre les plus sceptiques du bien-fondé des modifications apportées dans la nouvelle Constitution ? Presque rien. Le  FLN  n’a  programmé aucun meeting  pour  tenter expliquer le texte, notamment les articles les plus controversés. La seule sortie officielle du Secrétaire général du FLN a même provoqué une polémique. En contestant l’article 51 qui interdit aux binationaux d’occuper des postes de responsabilité dans les institutions de l’État, Amar Saâdani a apporté la preuve que ce projet ne fait  pas l’unanimité au sein même des cercles du  pouvoir.

De son côté, Ahmed Ouyahia, qui cumule les postes de directeur de cabinet de Bouteflika et Secrétaire général du RND, n’a pas jugé utile d’organiser des rencontres pour défendre ce projet. Il s’est contenté d’une note interne adressée aux coordinateurs de wilayas pour défendre… l’article  51.

Des réactions qui prouvent encore une fois que pour cette révision, le pouvoir a décidé de parler à lui-même, et d’exclure toutes les autres voix. Le sort de la prochaine Constitution est scellé par le pouvoir. Une réalité acceptée aussi bien par les partis du pouvoir que par l’opposition.

L’opposition s’est en effet soumise au fait accompli imposé par le pouvoir. Elle s’est montrée incapable de changer la donne ou de mobiliser la société contre un projet qu’elle dénonce. L’Instance de suivi et de coordination de l’opposition a d’ailleurs choisi de tenir son congrès (Mazafran II) en mars, c’est-à-dire après la révision de la Constitution qui est prévue en février, selon les dires d’Ouyahia.

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