L’Algérie a décidé de confier aux Chinois la réalisation et la gestion du futur grand port commercial du centre du pays pour 3,3 milliards de dollars.
Le Groupe public national des services portuaires et deux compagnies chinoises ont signé, ce dimanche 17 janvier à Alger, un protocole d’accord portant sur la réalisation du projet du nouveau port commercial du Centre prévu sur le site d’El Hamdania à Cherchell dans la wilaya de Tipaza.
Ce protocole d’accord prévoit la création d’une société de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et de deux compagnies chinoises qui sont CSCEC (China state construction corporation) et CHEC (China harbour engineering company), rapporte l’Agence officielle APS.
La nouvelle société mixte, établie selon la règle 51/49%, aura la charge de réaliser les travaux d’études, de construction, d’exploitation et de gestion de cette infrastructure portuaire, a affirmé le ministre des Transports, Boudjema Talai, lors de la cérémonie de signature. La création effective de cette société est prévue d’ici la fin mars 2016 après validation de ses statuts par le Conseil des participations de l’État (CPE) et la signature de son pacte d’actionnariat, a ajouté M. Talai.
Ce projet, dont le coût est estimé à 3,3 milliards de dollars, sera financé dans le cadre d’un crédit chinois à long terme, a fait savoir le directeur des ports au ministère des Transports, Mohamed Benboushaki.
Le futur port d’El Hamdania sera réalisé dans un délai de sept ans, mais sera progressivement mis en service dans quatre ans avec l’entrée d’une compagnie chinoise, Shanghai Ports, qui assurera son exploitation, a avancé le ministre. Il a souligné que l’entrée en service de cette infrastructure portuaire permettrait de connecter l’Algérie avec l’Asie du sud-est, mais aussi les deux Amériques et l’Afrique, et ce, grâce à la hausse du volume de trafic maritime prévu avec l’entrée de nouveaux armateurs de renommée mondiale.
Il est à rappeler que la réalisation de ce port du Centre avait été validée par le Conseil des ministres tenu en décembre dernier. Avec 20 mètres de tirant d’eau (hauteur de la partie immergée d’un bateau) ce port en eau profonde sera réalisé non seulement pour le commerce national par voie maritime mais aussi en tant que « hub » pour les échanges au niveau régional. À cet effet, il disposera de 23 quais d’une capacité de traitement de 6,5 millions de conteneurs et de 25,7 millions de tonnes/an de marchandises générales.
Le port d’El Hamdania sera aussi un pôle de développement industriel, relié aux réseaux ferroviaire et autoroutier et bénéficiant, dans sa proximité immédiate, de deux sites totalisant 2 000 hectares destinés à accueillir des projets industriels.
Lors du Conseil des ministres de décembre dernier, le président Abdelaziz Bouteflika, avait chargé le gouvernement de réaliser ce projet dans le cadre d’un partenariat associant, selon la règle 51/49%, des entreprises algériennes publiques et privées et « un partenaire étranger de renom, capable de contribuer au financement de cette réalisation et à sa gestion future ».
Les prévisions du secteur des transports indiquent que le volume du trafic portuaire de marchandises dans la région centre du pays devrait atteindre, à l’horizon 2050, un volume de 35 millions de tonnes de marchandises/an et deux millions de conteneurs de 20 pieds annuellement, contre 10,5 millions de tonnes traités actuellement par les ports d’Alger et de Ténès.
Le port d’El Hamdania devrait ainsi augmenter les capacités portuaires actuelles de la région centre qui ne seront pas en mesure de faire face à la croissance du trafic prévu à l’horizon 2050.
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