La Russie envisage de vendre 20% de Rosneft

Le monde du pétrole continue d’être chamboulé par la poursuite de la dégringolade des cours de pétrole. Après l’annonce d’une possible introduction en Bourse de la société pétrolière saoudienne, Saudi Aramco, c’est au tour du géant pétrolier russe Rosneft dont la vente d’une partie de ses participations est désormais envisagée par le gouvernement russe. Ce dernier, qui cherche à compenser la baisse des recettes budgétaires en raison de la crise économique, envisage de vendre 19,5% de ses parts dans Rosneft, première compagnie du pays, a annoncé hier le ministre russe des Finances, Anton Silouanov. «Nous devons prendre une décision maintenant pour trouver de l’argent. Dans un premier temps, nous parlons d’un paquet qui devait être vendu depuis quelques années déjà, c’est 19,5% de Rosneft», a affirmé Anton Silouanov, interviewé par la chaîne de télévision publique Rossiya1. La Russie possède actuellement près de 70% de Rosneft, qui représente 40% de la production russe d’or noir, mais avait mis en vente dès 2013 ces 19,5% avant que le gouvernement russe ne revienne sur sa décision. Anton Silouanov avait affirmé cette semaine que le gouvernement était à la recherche de nouvelles entrées budgétaires, notamment avec des privatisations qui pourraient rapporter 1000 milliards de roubles en deux ans (12 milliards d’euros). Le budget 2016 a été bâti sur un baril à 50 dollars avec un déficit de 3% du PIB, limite que le président Vladimir Poutine a ordonné de ne pas franchir. Pour le ministre russe, il faudrait un baril à 82 dollars pour l’équilibrer et si le déficit est resté contenu à 2,6% l’an dernier, cette année s’annonce plus difficile. «Le prix du pétrole a atteint 25% de ce qu’il était avant. Nous devons construire le budget de l’Etat avec cette nouvelle réalité », a noté  Silouanov, ajoutant que les banques publiques Sberbank et VTB Bank pourraient aussi être concernées par une privatisation. Alors que la Russie possède encore un matelas de sécurité grâce à ses réserves, estimées à la fin de l’année à 8300 milliards de roubles (97 milliards d’euros au taux actuel), Anton Silouanov a mis en garde en revanche contre un aggravement de la situation. «Nous pourrions manger nos réserves si nous ne prenons pas d’autres mesures », a-t-il déclaré. Preuve que la crise des prix du pétrole est profonde et durable, la société pétrolière saoudienne, Saudi Aramco, a annoncé la semaine passée qu’elle envisageait une introduction en bourse pour renflouer ses caisses et surtout celles du royaume. La société, assise sur près de 15% des réserves de pétrole de la planète, est à la peine alors que le baril est au plus bas depuis 2004.

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