Hanoune appelle à se préparer pour «le grand jour»

Acculée, Louisa Hanoune a décidé de passer à l’offensive. Un temps sonnée par la virulence des attaques, dans lesquelles ses proches étaient accusés d’«enrichissement personnel» et par le lancement d’un mouvement de redressement dirigé par le député et membre du bureau politique, Salim Labatcha, qui dans une lettre ouverte notait la «détérioration de la situation interne» de sa formation politique et sa transformation en une «propriété privée», Louisa Hanoune a décidé de réagir en deux temps. D’abord tuer dans l’œuf la tentative du député Labatcha en l’accusant de participer à «une opération criminelle et mafieuse visant le parti» et d’être «l’outil de membres du CC du FLN et celui d’un ministre du gouvernement affilié au RND». La radiation de Labatcha a été prononcée lors du comité central des 8 et 9 janvier. Mais également par un redéploiement du parti à travers le territoire national au moment où le Parti des travailleurs (PT) est en première ligne contre «l’oligarchie» et pour la sauvegarde de la «souveraineté nationale». «Dorénavant, tous les samedis, le parti va organiser un meeting à travers le pays», a averti Louisa Hanoune, qui considère que «l’Algérie est en état d’alerte maximum» et que «le pays va traverser une zone de très forte turbulence». Meeting à travers le pays tous les samedis Car pour la première responsable du parti, la loi de finance (LF) 2016 pousse le pays «vers un point de rupture», alors que la situation est insoutenable. «Même en Egypte et en Tunisie avant la chute des présidents Moubarak et Ben Ali, ils n’ont pas atteint un tel seuil», s’est écriée la leader du PT qui souligne que d’autres mesures pour sortir de la crise sont envisageables, comme la rupture de l’Accord d’association signé avec l’Union européenne qui «coûte plus qu’il ne rapporte à l’Algérie», mais également le prélèvement d’un impôt sur la fortune des 5000 «multimilliardaires» et le recouvrement des 90 milliards de dinars de crédits colossaux détenus par les «copains et les coquins». D’autant que la LF n’est pas un texte sacré et qu’elle peut être modifiée par une loi de finances complémentaire. Durant son intervention, Louisa Hanoune s’en est pris  une nouvelle fois à Ali Haddad, au moment où le président du Forum des entreprises (FCE) a sollicité un crédit de 180 milliards de dinars à la BNA, avec pour garantie ses 830 marchés publics. «Pourquoi n’a-t-il pas présenté son hôtel en Espagne et ses nombreux biens à l’étranger, comme garanties ?», s’est demandée la secrétaire générale du PT. «Cela se passe au moment où une violente crise financière, économique et sociale menace la stabilité du pays. Est-ce qu’on va se taire devant ces dérapages et ces prédations», s’est-elle interrogée. «On réserve l’austérité à la majorité du peuple, les travailleurs, les cadres, et on donne plus de cadeaux à la minorité», a jugé Louisa Hanoune qui a averti «contre le danger de somalisation» qui guette le pays. «Nous ne permettrons pas le retours des bachaghas», a-t-elle averti. Par ailleurs, lors de son discours, Louisa Hanoune est revenue sur la révision de la Constitution. La responsable du PT pense que la saisine du Conseil constitutionnel n’a plus «aucun sens», puisque le communiqué du Conseil des ministres a précisé que ce projet passera par le Parlement. Une décision qui place le peuple devant une situation de fait et qui remet en cause les engagements du président Bouteflika qui avait assuré, en 2011, qu’il recourrait au peuple pour faire adopter la révision de la Constitution. «Qui a peur du peuple pour ne pas lui permettre de donner son avis ?», s’’insurge Louisa Hanoune qui n’exclut pas un rejet de la population de la loi et des conséquences qui pourraient en découler. «Nous devons nous préparer au rejet de la LF et de la mafia et transformer cette force populaire en prévision du grand jour», s’est-elle exclamée.

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