Le 3 décembre dernier, le PDG de l’opérateur de téléphonie Mobilis, Saad Dama, était démis de ses fonctions. Bien qu’aucune explication officielle n’ait été fournie, il semblait cependant clair que son licenciement était lié à l’accord signé entre Mobilis et Orange, qui a donné des avantages substantiels à l’opérateur français tout en faisant ressortir l’opérateur algérien presque bredouille. Bien qu’évasive, la ministre des PTIC, Houda Imane Feraoun, avait notamment évoqué à ce sujet la prise de décision de manière individuelle et sans concertation de la part de l’ex-PDG de Mobilis.
Le même jour que l’annonce du licenciement de Saad Dama, le ministère des PTIC annonçait la désignation de Mohamed Habib, directeur général adjoint chargé du pôle commercial d’Algérie Télécom, au poste de PDG par intérim de Mobilis, « en attendant l’installation d’un nouveau PDG ».
Cinquante jours sont passés depuis, mais le statuquo continue d’être maintenu à la tête de l’opérateur historique algérien.
Dans son communiqué, le ministère des PTIC justifiait le limogeage de Saad Dama « par la volonté des pouvoirs publics d’insuffler une nouvelle dynamique à l’entreprise dans un environnement extrêmement concurrentiel pour un secteur qui connaît des évolutions et des transformations rapides ». Pourtant, c’est ironiquement le délai conséquent qui est pris actuellement pour nommer un nouveau PDG qui ralentit complètement la dynamique de Mobilis durant une période charnière dans le secteur des télécommunications, l’appel d’offres pour l’attribution de licences mobiles de quatrième génération (4G) ayant été lancé le 7 janvier dernier. La situation actuelle n’arrange ni Mobilis, qui a besoin d’un PDG conforté dans sa position pour tracer la feuille de route de l’entreprise, ni le PDG par intérim, dont le rôle d’intérimaire par essence ne lui permet pas de faire autre chose que gérer les affaires courantes.
Cinquante jours après le limogeage de Dama, pourquoi la nomination d’un nouveau PDG continue-t-elle de coincer ? En définitive, c’est le président Bouteflika qui nomme par décret les PDG des entreprises publiques. Et le président, dans sa condition actuelle, semble à l’évidence avoir d’autres priorités que le sort d’une entreprise publique,même aussi stratégique que Mobilis.
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