Sonelgaz : le syndicat instrumentalisé par le PDG pour déstabiliser le ministre ?

Sonelgaz, groupe public de distribution de l’électricité et du gaz en Algérie, fait face à un mouvement de protestation à l’initiative de la Fédération nationale des travailleurs de l’industrie électrique et gazière (FNTIEG).

La cause ? Ce syndicat accuse le ministre de l’Energie d’avoir annulé un accord qui porte notamment sur le versement d’une prime de départ à la retraite. Les représentants des travailleurs estiment également que l’annulation dudit accord conduirait à la non-régularisation de 8000 travailleurs universitaires et la non-validation des avantages accordés aux enfants de Chouhadas (martyrs).

Dans une démarche inédite, le responsable du syndicat réclame la démission de Salah Khebri. Habituellement, en effet, les syndicats ciblent logiquement les PDG.

Les raisons d’un désaccord

Ce jeudi, le ministère de l’Energie a réagi aux revendications à travers un communiqué. Il conteste les arguments de la FNTIEG : la prime de départ à la retraite est, aux yeux du ministère, destinée à « retenir le personnel technique (…), en vue d’assurer la formation de la relève », selon les termes de l’accord.

Or le département de Salah Khebri relève des dépassements : la prime a été versée « à un personnel ne partant pas à la retraite, tel que retenu dans l’accord conclu entre Sonelgaz et a Fédération », indique le communiqué.

Pire : la prime aurait été versée à un personnel constitué « en majorité, de personnel d’exécution et de cadres moyens assurant des fonctions de soutien (manœuvres, chauffeurs…), ce qui ne répond nullement aux raisons invoquées par la Fédération », détaille la même source.

Ainsi, le ministère semble indiquer une forme de trafic de prime, pour justifier la suspension de son versement. Cela dit, le Ministre confirme « qu’il n’a jamais remis en cause l’attribution de la prime de départ à la retraite, qui reste un acquis des travailleurs », toujours selon communiqué.

Un syndicat instrumentalisé par le PDG ?

Dans ces conditions, il semble difficile d’accabler le ministre. Par ailleurs, ce mouvement de grève soulève des questions. En effet, nous relevons un fait assez rare : le PDG de la Sonelgaz, Nourredine Bouterfa soutiendrait ce mouvement social en coulisse. Quel intérêt pour Bouterfa à soutenir un mouvement de grève qui paralyse son entreprise ?

Pourquoi le syndicat se soulèverait-t-il contre le ministre de l’Energie, en poste depuis quelques mois seulement ? Ce mouvement social viserait-il à déstabiliser le ministre ? Ce dernier est en conflit larvé avec le PDG de la Sonelgaz, en poste depuis 11 années. Il a également été cité dans plusieurs affaires de corruption. Khebri souhaiterait un changement à la tête de la Sonelgaz.

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