Dix-neuf personnalités dont Louis Hanoune et Khalida Toumi ont demandé, dans une lettre que nous avons publié hier, une audience au président Abdelaziz Bouteflika. Ce vendredi, la patronne du PT a expliqué la démarche des signataires de la lettre.
« Il ne s’agit pas d’une initiative contenant un projet politique ! Il ne s’agit pas d’un programme politique ! Il ne s’agit pas de faire un gouvernement parallèle. Nous sommes liés par notre patriotisme et les craintes par rapport aux dérives. Notre démarche est légaliste ! », a déclaré Louisa Hanoune lors d’un point de presse à Alger.
« Nous n’avons pas la prétention de présenter des solutions ou de présenter un programme. On veut rencontrer le Président parce qu’il a un mandat. Nous considérons que les décisions étranges qui ont été prises constituent un danger sur l’indépendance et la souveraineté du pays », ajoute la Secrétaire générale du PT.
« Nous voulons savoir s’il sait ou s’il ne s’est pas »
Louisa Hanoune explique au nom des dix-neuf personnalités signataires dont Khalida Toumi, Zohra Drif Bitat, Lakhdar Bouragraa et Rachid Boudjedra la décision de publier la lettre adressée au Président le 1er novembre. « Les portes sont actuellement fermées », a déploré Mme Hanoune.
Le Président n’est-il pas également responsable de la situation politique, économique et sociale du pays ? « Nous voulons avoir le cœur nette ! Nous voulons savoir s’il sait ou s’il ne s’est pas. S’il est au courant, c’est une chose. S’il ne l’est pas, c’en est une autre », a-t-elle répondu.
« Prendre le maquis, sortir dans la rue… »
« On avait trois choix : prendre le maquis, sortir dans la rue et cela peut ouvrir la voix aux dérapages ou considérer qu’il y a un État et un président. Nous avons opté pour cette dernière démarche », a affirmé encore Louisa Hanoune.
La Secrétaire générale du PT, qui n’a voulu citer aucun nom, insiste sur l’objectif de cette démarche. « Ce n’est pas un tribunal et on ne veut pas se substituer au pouvoir législatif. Des décisions ont été prises. On veut savoir si le Président est au courant ou pas. Nous ne cherchons pas des postes au gouvernement », a-t-elle répété.
Plus d’une soixantaine de personnalités dont des politiques et des historiens adhérent à cette démarche, selon la patronne du PT. « Le nombre des signataires a été préalablement fixé et ne devait pas dépasser une vingtaine parce qu’on ne voulait pas envoyer une pétition », explique Mme Hanoune.
Les signataires de la lettre ont débattu des actions à entreprendre au cas où le président Bouteflika refuse de les recevoir. « Nous avons tracé un calendrier mais nous ne pouvons rien dire pour le moment », a répondu Louisa Hanoune, en lançant un avertissement : « Nous n’attendrons pas des mois mais des jours ».
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