En décortiquant le contenu du message de Bouteflika à l’occasion du 1er novembre, Louisa Hanoune pense que le chef de l’État, n’est pas au courant de tout ce qui se passe dans le pays. « Je ne dirais pas que le Président est en état d’incapacité, je ne l’ai jamais dit. Je dis est-ce qu’il est au courant ? Je ne crois pas qu’il soit au courant de tout ce qui se passe. Nous avons le droit de connaître la vérité. Il n’écoute plus les cris des citoyens et des partis. Il y a un mur qui est dressé depuis son investiture », a affirmé la patronne du PT à l’issue de la réunion du secrétariat de son bureau politique, à Alger.
« Quand le chat est absent, les souris dansent »
Louisa Hanoune accuse l’entourage de Bouteflika de lui cacher la vérité. « Quand le chat est absent, les souris dansent, il y a un sérieux problème. Il y a des responsables qui cachent leur véritable dessin et objectif, et j’en ai eu la preuve. Parce qu’on ne peut pas imaginer que de telles dispositions soient approuvées par le Président », a-t-elle déclaré, en ajoutant : « Ceux qui l’ont soutenu et qui ne lui disent pas la vérité, et qui prétendent qu’ils le soutiennent, ils sont en train de le poignarder dans le dos ».
Hanoune accuse Benkhalfa
Profitant de cette occasion Louisa Hanoune n’a pas ménagé l’actuel ministre des Finances qu’elle accuse de spolier certaines prérogatives du Président. « Ce n’est pas possible qu’un président de la République quel qu’il soit, laisse un ministre des Finances lui retirer une de ses principales prérogatives à savoir la signature de la Loi de finances annuelle. L’article 71 de la nouvelle Loi de finances permet au ministre des finances, de ‘’tripoter’’ les budgets sans l’aval du Président. Dans ce cas il n’y aura plus d’État et plus de président » s’indigne-t-elle.
Contradictions
Évoquant le contenu du projet de Loi de finances 2016, la patronne du PT tire la sonnette d’alarme. « Nous sommes dans une situation où l’État est déstabilisé et très fragilisé. Et cette Loi de finances, instaurera une politique d’austérité sauvage, dès lors qu’il y a réduction du budget de fonctionnement, et d’équipement de plus de 20%. Ce gouvernement fait dans l’illégalité, mais il est certain que le Président dans ces conditions ne peut pas être au courant de tout » affirme Mme Hanoune.
Pour la première dirigeante du PT, le projet de Loi de finances contredit la vision de Bouteflika. « Le Président en n’a pas une vision ultralibérale, mais ce qu’on a dans la LF 2016, c’est de l’ultra libéralisme. Comment un président peut dire lors d’un Conseil des ministres, que l’Algérie ne retournera jamais à l’emprunt extérieur, et dix mois plus tard, dans la Loi de finances, admet le recours à l’endettement extérieur des entreprises, le rétablissement de la privatisation et la suppression de droit de présomption. Je n’arrive pas à comprendre de telles contradictions ».
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