Contrairement à d’autres pays européens, les statistiques ethniques sont interdites en France. De fait, le comportement électoral de minorités issues de l’immigration reste soumis aux rares enquêtes menées par les instituts de sondages qui utilisent des données publiques relatives à l’état civil des personnes. C’est ainsi que l’Ifop, Institut français d’opinion publique, a récemment publié une enquête exclusive citée cette semaine dans le journal français Le Parisien.
Les électeurs musulmans déçus par le PS
Il ressort de cette enquête, menée dans sept grandes villes, que les électeurs issus de la « communauté arabo-musulmane » ont été globalement déçus par le Parti socialiste français. Après avoir aidé à l’élection de François Hollande en mai 2012, l’actuel président français a vu sa popularité largement diminuer à l’échelle nationale et en particulier dans les villes où les « électeurs de confession musulmane sont les plus nombreux ».
Selon les derniers chiffres, « 82% des français » ne font plus confiance à leur président et cela est encore plus vrai dans les zones géographiques qui avaient contribué à son élection. À l’époque, ils étaient pourtant 86% à avoir voté pour lui lors du second tour de la présidentielle, lui permettant ainsi d’être élu avec une majorité à 51,56%. Les raisons de ce revirement sont principalement d’ordres économiques et sociales.
Abstention massive ou vote à droite, plutôt qu’un ralliement au FN
Le couperet est tombé lors des municipales de 2014 pour le PS. Les villes à base électorale « populaire » ont largement basculé à droite, en faveur du parti des Républicains (ex-UMP), désormais présidé par un Nicolas Sarkozy, dont ce type même d’électeur avait contribué à la chute il y a un peu plus de trois ans.
Dans ces villes, c’est l’abstention massive des musulmans en âge de voter qui a porté préjudice à la gauche et favorisé le parti de Sarkozy. Car ces nouveaux électeurs de droite ont également éprouvé le besoin de contrer l’avancée du Front National, explique l’enquête de l’Ifop. Un parti qui a tout de même récupéré plusieurs villes, en surfant inlassablement sur la vague de l’insécurité et en brandissant les chiffres, constamment en hausse, du chômage pour prouver l’inefficacité des deux principales formations politiques françaises.
Le FN n’est d’ailleurs pas indifférent à cette communauté arabo-musulmane, qui représente 5% du corps électoral français. Le parti de Marine Le Pen prévoit ainsi de lancer un nouveau collectif « Banlieues Patriotes » juste après les Régionales de décembre 2015. Des Régionales où le PS est d’ores et déjà annoncé perdant.
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