État d’urgence en France : de nombreuses dérives policières, les musulmans particulièrement touchés

Deux semaines après l’instauration de l’état d’urgence consécutif aux attentats de Paris, de nombreux faits de violences policières sont recensés sur le territoire français. Les musulmans sont particulièrement touchés.

Hausse des perquisitions

1 800 perquisitions ont été menées depuis les attentats du 13 novembre, a révélé le Premier ministre français, Manuel Valls, vendredi 27 novembre. Depuis, plus de 200 personnes ont été placées en garde à vue et 305 autres assignées à résidence, rapportent les médias français.

Ces actions, menées par la gendarmerie ou la police, visent à appréhender toutes « personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste ». Mais dans de nombreux cas, elles s’avèrent inutiles et critiquables. Plusieurs dérives ont ainsi été signalées par les associations et relayées dans la presse quotidienne régionale ces derniers jours.

Mosquées, restaurants halal et militants écologistes

Une semaine après les attentats, un sentiment de consternation se développe parmi des citoyens musulmans. La faute à ces perquisitions musclées qui se sont déroulées dans plusieurs mosquées, dont des salles de prière clandestines, et qui n’ont rien donné.

Le 20 novembre, à Brest (dans l’est de la France), la mosquée de Rachid Abou Houdeyfa, prédicateur musulman, dont certains prêches cumulent 90 000 vues sur Youtube, a fait l’objet d’une perquisition et l’imam brièvement arrêté. Deux jours avant, c’est la mosquée d’Aubervilliers, en banlieue parisienne, qui est mise sens dessus dessous par les policiers. Pourtant, les responsables ont proposé de remettre les clefs aux forces de l’ordre, qui ont préféré forcer la porte, précise un témoin à France 24. Indigné, un des responsables municipaux poste alors les photos directement sur sa page facebook et condamne les dégradations en dénonçant un procédé visant à « dresser les Français les uns contre les autres ».

Les lieux de cultes ne sont pas les seuls visés. Bar à Chicha, snacks et autres restaurants halal font l’objet de fermetures ou de perquisitions dans le sud-est et dans le nord.


État d’urgence: fouille musclée du restaurant… par ITELE

Les forces de l’ordre ne s’arrêtent pas non plus aux lieux potentiellement gérés par des membres de la communauté musulmane. Dans le nord-ouest de la France, des écologistes font ainsi les frais de ces méthodes. Mercredi 25 novembre, un couple d’agriculteurs bio subis donc une perquisition au petit matin. Les gendarmes évoquent la COP21 et la distribution de tracts contre la construction d’un aéroport quelques mois auparavant, rapporte la radio France Bleu. Mais ils ne trouvent rien dans l’exploitation…

Pour sa part, le site Rue89 relate une arrestation musclée à Barbrès, un quartier populaire de Paris. Les policiers ont tellement été violents que des témoins avaient pensé assister à un règlement de compte entre gangs. « Je me dis que c’est un règlement de comptes entre gangs, je ne veux pas prendre une balle perdue… Je reste pour écouter ce qui se passe, la main sur le téléphone en me disant : je vais appeler les flics, c’est pas possible ! Le type au sol continuait à hurler et à se faire tabasser… à tel point qu’il n’arrivait plus à articuler, c’était effrayant. », raconte un témoin. Les policiers ont cru entendre le suspect prononcé le mot « Daech ». Ils étaient visiblement les seuls à l’avoir entendu, affirme Rue89.

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