Moins d’examens à l’école

La ministre de l’Education nationale estime que les élèves, du cycle primaire notamment, sont soumis à une forte pression induite par le calendrier des examens scolaires et initie une démarche qui vise à la diminuer. Les parents d’élèves, qui réclamaient cet allègement depuis des années, affichent leur satisfaction et trouvent aberrant que les élèves du primaire subissent quelque 3000 devoirs notés et examens durant leur cursus. Fini les contrôles mensuels auxquels étaient soumis les élèves du primaire. Le ministère de l’Education nationale vient d’expliciter, à travers une circulaire adressée récemment aux directeurs de l’éducation, le passage à l’évaluation continue. C’est en marge de la conférence nationale des directeurs de l’éducation, tenue jeudi à Alger, que Nouria Benghebrit a annoncé cette mesure visant lever tout amalgame sur le passage du contrôle à l’évaluation continue. La ministre a annoncé également la tenue prochaine de séminaires au profit des enseignants à l’échelle locale portant sur le même thème. Selon Mme Benghebrit, cette mesure vise à «diminuer, notamment, le nombre des épreuves», sachant que depuis 2005, date de la mise en application de la circulaire portant sur l’évaluation des élèves, «il a été constaté que l’évaluation continue a donné lieu et place au contrôle continu, c’est-à-dire à une série d’épreuves et d’examens chaque semaine». Cette mesure est saluée par l’Association nationale des parents d’élèves, qui estime qu’«elle ne fait que remédier à une aberration longtemps subie par les élèves». Khaled Ahmed, président de l’Association nationale des parents d’élèves, rappelle que cette circulaire a été revendiquée sous l’ère Benbouzid, en 2008, par les différentes associations de parents d’élèves. Il faut savoir, selon la même association, que ces dernières années, les élèves algériens subissent près de 3000 contrôles, devoirs notés et examens durant leur scolarité au primaire, au CEM et au lycée, dans toutes les matières, ce qui les soumet à un stress supplémentaire et inutile qui n’est relevé nulle part ailleurs. Selon la même association, «les normes préconisées par les spécialistes de l’éducation parlent de 100 contrôles et examens notés durant la même période de scolarité». Les parents d’élèves appellent, cependant, à un meilleur suivi pour une application stricte de la réglementation, car «des élèves et leurs parents se soucient beaucoup plus d’avoir des bonnes notes au détriment de l’acquisition des connaissances. Il faut que l’école algérienne aboutisse à un système d’évaluation reflétant le niveau réel des élèves». Les directeurs de l’éducation devant leurs responsabilités La conférence nationale des directeurs de l’éducation a annoncé une autre mesure au profit des candidats à l’examen de la fin du cycle primaire. «Les élèves ne se déplaceront plus, mais ce sont plutôt les enseignants de la circonscription concernée qui feront le déplacement. Notre objectif est de diminuer le stress des élèves et celui des parents», a soutenu Mme Benghebrit en marge de la rencontre. Et d’estimer par ailleurs qu’«il est important de réorganiser l’examen de la 5e année pour qu’il s’apparente davantage à une évaluation des compétences acquises durant tout le cycle primaire». Cette mesure figure également parmi les doléances des parents d’élèves qui ont longtemps pointé du doigt le déplacement des jeunes candidats vers des centres d’examen loin de leur domicile. Un déplacement «éprouvant pour les enfants soumis ainsi au stress du changement et très coûteux au contribuable», avait relevé l’Association nationale des parents d’élèves à l’occasion du dernier examen de fin de cycle primaire. L’occasion était aussi d’interpeller les responsables locaux du secteur, à savoir les directeurs de l’éducation sur la mise en œuvre des mesures prises dans le cadre de la circulaire interministérielle relatives à la prise en charge des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs, afin de préserver le climat de stabilité instauré. «Ce qui est important aujourd’hui, c’est le planning de mise en œuvre des mesures prises dans le cadre de la circulaire interministérielle, laquelle exige non seulement de l’engagement, mais aussi un calendrier clairement établi», a souligné la ministre. Il est à noter que cette conférence, organisée au ministère, a porté particulièrement sur la définition des moyens d’application des engagements relatifs à la prise en charge des préoccupations des syndicats du secteur. Mme Benghebrit a précisé dans ce sens que l’action de son département consiste à «mettre l’accent sur la responsabilité des directeurs» car, selon elle, il ne suffit pas de «prendre des décisions mais aussi de les suivre, les accompagner et faire des évaluations régulières pour éviter au secteur de nouvelles perturbations». La ministre a rappelé la responsabilité des directeurs de l’éducation : «Vous êtes redevables envers le secteur de son avenir et de sa stabilité au niveau de vos wilayas respectives.» Et d’ajouter que cela demeure «tributaire de leurs capacités, leur ingéniosité dans la gestion et de leur responsabilité».  

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